Journée de la liberté de la presse : les médias agonisent et Ihsane El Kadi toujours en prison
Radio M | 02/05/24
À la veille de la journée mondiale de la liberté de la presse, tous les Algériens s’accordent sur la situation désastreuse de la liberté de la presse et d’expression en Algérie. Le choix de la démarche répressive à l’égard de la presse de la part du régime de Abdelmadid Tebboune, laisse certains confrères regretter un passé pas si lointain.
La répression des voix médiatiques libres et indépendantes a créé une atmosphère délétère en Algérie. Les acquis d’octobre 1988 et des années 90 se sont envolés, les médias réprimés, bâillonnés ou poussés à l’asphyxie financière.
Ihsane El Kadi, journaliste et directeur du pôle éditorial de Radio M et Maghreb Émergent, commémorera la journée mondiale de la liberté de la presse en détention pour une seconde fois. Ihsane El Kadi a été condamné, le 2 avril 2023, à cinq ans de prison, dont trois fermes, pour avoir prétendument reçu des financements de l’étranger. Une peine alourdie en appel, le 18 juin, à sept ans de prison, dont cinq fermes, qui est l’une des peines les plus lourdes jamais prononcées contre un journaliste algérien.
Dans une correspondance adressée au président Tebboune, Reporter sans frontières continue à appeler une grâce pour le journaliste et directeur de Radio M et Maghreb Émergent.
Pour Reporters sans frontières (RSF), “le paysage médiatique en Algérie n’a jamais été aussi détérioré : les médias indépendants sont sous pression, les journalistes sont régulièrement emprisonnés ou poursuivis, et plusieurs sites Internet sont bloqués”. Une situation qui risque de continuer à régresser, à l’image des garanties dictées par la constitution algérienne qui ne cessent d’être piétinées.
L’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’infirmation marquera notamment un nouvel air pour la presse algérienne. Les autorités se sont données, à travers cette loi, un contrôle, administratif et judiciaire, sur les médias et la liberté d’expression.