Plusieurs zones de Ghaza continuent d’être bombardées : L’ONU juge l’aide humanitaire insuffisante
Amel Blidi, El Watan, 17 avril 2024
Les attaques meurtrières se poursuivent dans la bande de Ghaza, avec de nouvelles victimes palestiniennes et des blessés signalés hier, dans des bombardements perpétrés par l’armée d’occupation sioniste.
Au 193e jour de cette agression contre l’enclave palestinienne, les avions de combat de l’occupant israélien ont frappé la mosquée des Martyrs d’Al Fakhoura, située à l’ouest du camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Ghaza. Ces attaques ont entraîné la mort de plusieurs Palestiniens et causé d’importants dégâts matériels dans les habitations avoisinantes, selon les informations relayées par Wafa.
Dans le centre de la bande de Ghaza, les bombardements d’artillerie et des missiles ont continué de marteler le camp de Nuseirat pour le sixième jour consécutif. Cette offensive a conduit à la perte d’au moins cinq vies et à des dommages matériels significatifs, comme le rapporte également l’agence de presse palestinienne.
Les frappes aériennes de l’entité sioniste ont également touché plusieurs résidences à El Mighraqa et dans la ville voisine d’El Zahraa. Simultanément, l’artillerie a bombardé la zone ouest de Deir El Balah.
Au nord de la bande de Ghaza, des dizaines de jeunes Palestiniens ont été arrêtés à Beit Hanoun, après avoir été soumis à des mauvais traitements, selon les témoignages de leurs familles. Les forces d’occupation ont également contraint des femmes et des enfants à quitter deux écoles transformées en abris ainsi que la ville de Beit Hanoun, tandis qu’elles étaient prises pour cible par des obus d’artillerie.
A Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza, l’artillerie de l’occupation a bombardé plusieurs quartiers, notamment les régions Est, telles que Abasan, Bani Souhaila et Khouzaa.
Selon les autorités palestiniennes de la santé, le bilan de cette agression sioniste contre la bande de Ghaza s’est encore alourdi, atteignant 33 843 martyrs et 76 575 blessés depuis le début des hostilités le 7 octobre dernier. Au cours des dernières 24 heures, cinq massacres ont été perpétrés, entraînant la mort de 46 personnes et en blessant 110 autres.
L’appel d’Erdogan
La situation humanitaire à Ghaza demeure alarmante, malgré l’entrée de 553 camions d’aide humanitaire cette semaine, non sans de rigoureuses vérifications de sécurité effectuées par l’armée d’occupation israélienne. Par ailleurs, 56 cargaisons d’aide alimentaire ont été larguées dans l’enclave palestinienne, selon l’armée israélienne.
Celle-ci a signalé que 126 camions avaient atteint le nord de Ghaza lundi soir. Les Nations unies jugent ces aides largement insuffisantes. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a tempéré la propagande israélienne en déclarant, dans un communiqué, qu’il n’y avait pas eu de changement significatif dans le volume de l’aide humanitaire, ni un meilleur accès au nord de Ghaza.
Depuis début d’avril, en moyenne, 181 camions d’aide sont entrés chaque jour à Ghaza par les points de passage de Rafah et de Kerem Shalom, selon l’Unrwa. Cette organisation, qui coordonne la quasi-totalité de l’aide humanitaire destinée à Ghaza, estime que ce chiffre est bien en deçà de la capacité opérationnelle des deux postes frontières et de l’objectif de 500 camions par jour.
Face à cette situation critique, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé, hier, l’ensemble du monde musulman à redoubler d’efforts pour mettre fin à la brutalité de l’entité sioniste à l’encontre des civils palestiniens à Ghaza, comme le rapporte la presse turque. Erdogan a tenu ces propos lors d’une conversation téléphonique lundi avec l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, affirmant que «le monde musulman doit intensifier ses efforts pour mettre fin à la brutalité de l’entité sioniste à Ghaza».
Il a souligné que la communauté musulmane doit agir de manière unie pour stopper ces violences et demander des comptes pour les crimes perpétrés contre l’humanité.