Dégel des projets des ressources en eau
Le secteur devient l’une des priorités du gouvernement, selon Necib
Dégel des projets des ressources en eau
El Watan, 7 novembre 2017
Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, annonce le dégel des projets bloqués dans son secteur en raison de la crise financière et la relance de plusieurs autres chantiers en vue de sécuriser l’alimentation en eau des citoyens.
«Avec l’éducation et la santé, le secteur des ressources en eau figure parmi les priorités du gouvernement», explique-t-il, lors de son passage, hier au forum hebdomadaire du quotidien El Moudjahid. Ce sont, dit-il, des projets d’assainissement et de réalisation des stations d’épuration qui étaient en souffrance et qui devraient être, à la faveur de la nouvelle loi de finances, relancés.
«Dans le cadre du projet de loi de finances 2018, le secteur va bénéficier d’un budget de 100 milliards de dinars, dont 60 milliards seront consacrés à la réalisation de nouveaux programmes. En plus des 20 projets d’assainissement, nous avons aussi prévu de réaliser 50 stations d’éco-épuration qui sont moins coûteuses en matière de gestion», indique-t-il.
Dans la foulée, Hocine Necib revient aussi sur les projets de réalisation de deux usines de dessalement de l’eau de mer à Alger (Zéralda) et El Tarf (à l’est du pays), annoncés jeudi dernier. Précisant que la réalisation de ces deux projets passera par un avis d’appel d’offres international, le ministre donne davantage de détails sur ces deux usines d’une capacité de 300 000 m3/jour chacune. «La station de dessalement d’El Tarf est susceptible de sécuriser l’alimentation en eau potable de la wilaya de Annaba et ses environs et de baisser la pression sur le barrage de Souk Ahras qui alimente trois wilayas.
La station de Zéralda devrait aussi sécuriser l’alimentation en eau potable d’Alger et de Blida, tout en permettant à Tipasa de bénéficier seule de la station de Fouka», déclare-t-il, soulignant que les délais pour la réalisation d’une station de dessalement ne dépassent pas généralement trois ans. L’autre chantier sur lequel est revenu le ministre est celui du transfert des eaux du Sud vers les Hauts Plateaux. Selon lui, «il y a un regain d’intérêt du gouvernement pour mettre en œuvre le projet». « Il (le projet, ndlr) est composé de six grands transferts. On est actuellement en phase d’étude pour la réalisation de deux champs captant dans la région de Laghouat et deux autres à Biskra et à Bechar», explique-t-il.
Tarif de l’eau : « la révision n’est pas à l’ordre du jour »
Affirmant que l’Algérie ne connaît pas «une crise de l’eau», malgré la baisse de la pluviométrie enregistrée cette année, l’orateur explicite ses propos sur la révision du prix de l’eau, tenus récemment à Bouira. Il assure ainsi que la révision des tarifs «n’est pas à l’ordre du jour pour le moment». «Cette tarification date de 2005. Si elle doit être révisée, les couches les plus défavorisées seront épargnées», dit-il, précisant que l’Etat assume une grande partie du coût de production de l’eau qui est de l’ordre de 60 DA/m3 en moyenne, alors qu’il est vendu à 20 DA au consommateur. Hocine Necib revient aussi longuement sur les efforts en matière de réparation du réseau de distribution d’eau potable et la lutte contre les branchements illicites qui pénalisent les citoyens et l’ADE.
Sort du contrat avec Suez : décision en août 2018
Interrogé sur le sort de la gestion déléguée des eaux des grandes villes, le ministre se félicite d’emblée de la réussite de l’expérience menée à Oran avec la société espagnole, Agbar Agua. «Le transfert de la technologie a été réalisé et actuellement ce sont de jeunes cadres algériens qui prennent en main la gestion dans cette ville. A Constantine, en revanche, le bilan de l’expérience avec les Eaux de Marseille est mitigé. Mais il y a eu des acquis qu’il faut préserver», souligne-t-il. Ce faisant, il affirme que le sort du partenariat avec l’entreprise française, Suez Environnement, qui est chargée de la gestion des eaux d’Alger, sera décidé à l’expiration du deuxième contrat en août 2018. «D’ici là, nous ferons le bilan, et sur cette base nous soumettrons des propositions au gouvernement », lance-t-il.
Réserve d’eau au Djurdjura : «L’étude du Pr Saâdallah est scientifiquement très sérieuse»
L’étude réalisée par le professeur chercheur en géologie, Abdelkader Saâdallah, qui a révélé l’existence d’une importante réserve d’eau sous la chaîne montagneuse du Djurdjura, intéresse le ministère des Ressources en eau. «Nous avons invité le professeur au ministère et il nous a fait une présentation de son étude.
Il y a eu un débat très intéressant avec nos experts. Je peux dire que scientifiquement cette étude est très sérieuse et très intéressante», assure le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors de son passage au forum du quotidien El Moudjahid. Selon lui, l’étude nécessite maintenant un «approfondissement pour confirmer l’existence de cette réserve». «Nous sommes prêts à mettre les moyens nécessaires à cet effet», souligne-t-il. M. M.
Madjid Makedhi