Leur procès s’est ouvert en présence de la rapporteuse de l’ONU, Mary Lawlor : Kadour Chouicha, Djamila Loukil et leurs coaccusés acquittés

Madjid Makedhi, El Watan, 5 décembre 2023

Le verdict est tombé dimanche en début de soirée. Le juge près le tribunal criminel de première instance de Dar El Beïda, à Alger, a prononcé l’acquittement en faveur du militant des droits de l’homme et universitaire Kadour Chouicha, de son épouse la journaliste Djamila Loukil et de leurs coaccusés.

Le jugement a été rendu à l’issue du procès, ouvert en début de matinée en présence de la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor, qui effectue une mission en Algérie depuis quelques jours. Figurant dans le même dossier, le journaliste Saïd Boudour et les activistes Mustapha Guira et Soufiane Rebii, ainsi que Noureddine Bendella, Karim Ilyès, Imad Eddine Bellalem, Djahed Zakaria, Ibrahim Yahiaoui et Mohamed Khelifi ont été aussi acquittés.

A la faveur de ce verdict les acquittant, les activistes Yasser Rouibah et Tahar Boutache, en détention provisoire depuis 32 mois, ont quitté la prison de Koléa où ils étaient détenus. Faisant partie des accusés, Yahia Makhiouba, en fuite après avoir séjourné en Algérie il y a quelques semaines, a été condamné, quant à lui, à 20 ans de prison ferme par contumace, avec maintien du mandat d’arrêt international émis à son encontre.

La même peine a été prononcée à l’encontre des dirigeants du mouvement Rachad, Mohamed Larbi Zitout et Mourad Dhina. Les concernés sont poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation : «complot contre la sécurité de l’Etat ayant pour objectif incitation des citoyens contre l’autorité de l’Etat», «atteinte à l’unité du territoire national», «adhésion à une organisation destructive activant à l’intérieur et à l’extérieur du pays» et le délit de «publication auprès du public d’informations pouvant porter atteinte à l’intérêt national».

Pour Kadour Chouicha, Djamila Loukil et Saïd Boudour, le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger avait décidé d’abandonner les charges criminelles retenues initialement à leur encontre. A l’ouverture de ce procès, le procureur de la République avait requis 20 ans de prison ferme pour l’ensemble des accusés.

Par ailleurs, le Comité national pour la libération des détenus d’opinion (CNLD) a annoncé la levée de l’interdiction de sortie du territoire national (ISTN) pour le Pr Kamel Aïssat, poursuivi pour ses interventions publiques contre l’exploitation de la mine de zinc et de plomb d’Amizour, dans la wilaya de Béjaïa.

«Le Pr Kamel Aissat a été informé par la gendarmerie puis par le procureur de la République de la levée de l’ISTN le concernant et de l’éventuelle restitution proche de son passeport», affirme la même source. Devant s’ouvrir dimanche dernier au tribunal de Béjaïa, son procès, rapporte la même source, a été renvoyé au 24 décembre.