Les promoteurs immobiliers se tournent vers l’Algérie
Echaudés par la crise mondiale
Les promoteurs immobiliers se tournent vers l’Algérie
Le Jeune Indépendant, 11 juin 2009
Avec la crise mondiale de l’immobilier, l’Algérie est devenue l’une des destinations préférées des investisseurs. Selon un rapport du bureau londonien Business Oxford intitulée «Algérie : de plus en plus forte en matière d’immobilier», les promoteurs immobiliers privés locaux et étrangers se préparent à prendre position de manière permanente sur ce marché largement inexploité, en proposant divers importants projets.
De plus en plus contraintes par la tourmente économique mondiale, les sociétés étrangères comptent investir durablement en Algérie où le marché semble plus prometteur. Parmi les investisseurs locaux, le rapport cite le groupe DAHLI, porteur du mégaprojet Alger Medina. «Ce projet de 2,5 milliards d’euros dans le centre d’Alger a attiré l’attention du pays entier en émettant des obligations directement vendues au public : une décision audacieuse et sans précédent pour les marchés de capitaux embryonnaires du pays», écrivent les auteurs du rapport. L’émission d’obligations a permis de récolter une somme représentant 30 % du coût du projet. Concernant les opérateurs étrangers, la plupart sont des investisseurs arabes qui ont déjà fait leurs preuves dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Misant sur leurs expériences dans ces régions, «les investisseurs du Golfe ont déferlé en Algérie pour développer, dit-on, les 1 200 km de côte du pays. Certains investisseurs immobiliers, les plus importants du Golfe, dont Emaar, Gulf Finance House et Al Qudra, ont présenté des projets de sites commerciaux, résidentiels, touristiques et mixtes qu’ils prévoient de construire à la périphérie de la capitale et dont le montant s’élève à plusieurs milliards d’euros.
EIIC injectera 3,5 milliards dans le parc Dounia
Parmi les plus importants travaux figure le nouveau mégaprojet d’Emirates International Investment Company (EIIC) : le Parc Dounya. C’est un projet d’une valeur de 3,5 milliards d’euros consistant en un espace vert entourant Alger sur 670 hectares. La société a également révélé les plans d’un projet de construction dans le village touristique d’Aïn Chorb situé sur la côte. Ce projet, élaboré conjointement avec le Kuwaiti Investment Group, s’élève à 232 millions d’euros. Le président-directeur général de la EIIC en Algérie, Camille Nassar, a déclaré à OBG qu’il était avant tout encouragé par le potentiel commercial énorme du pays.
Les investisseurs du Golfe ne sont pas les seuls à chercher à pénétrer «le territoire quasi vierge de l’Algérie». Par exemple, la Société des centres commerciaux d’Algérie, basée en Suisse, supervise la construction du plus vaste centre commercial du pays : le complexe Bab Ezzouar, d’une valeur de 53 millions de dollars, qui, une fois terminé, abritera des magasins sur quelque 31 000 mètres carrés.
La China State Construction Engineering Corporation a également fait part de son intérêt à étendre ses opérations en Algérie en investissant dans le secteur immobilier.
Le gouvernement a également ses propres projets immobiliers, «des projets visant à réduire la pression dans le marché immobilier résidentiel».
En effet, après avoir terminé un programme ambitieux de logements à coûts réduits, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme consacrera 14 milliards d’euros supplémentaires à la construction d’un million de nouveaux logements. Le nouveau site résidentiel sera mis sur le marché par un réseau de plus de 450 agences immobilières privées et publiques, par le biais d’un programme subventionné. Le président de la Caisse nationale du logement, Nacer Djama, a confié à OBG que les occasions à saisir pour les sociétés spécialisées dans le logement social seraient énormes dans les années à venir. Il a annoncé que l’année écoulée, les prêts hypothécaires accordés se situaient seulement entre 15 000 et 20 000 ajoutant à cet effet que le secteur bancaire doit également rattraper le retard afin d’évoluer au rythme des demandes de financement de logements. Le gouvernement essaye aussi de ralentir l’exode vers les villes en lançant un programme visant à améliorer les structures de logements existantes dans les zones rurales.
Le bureau londonien note cependant l’appréhension des promoteurs étrangers, en particulier vis-à-vis du récent décret émis par le gouvernement selon lequel les investisseurs étrangers, profitant des mesures d’incitation gouvernementales, devront désormais intégrer les nationaux dans leurs projets.
Z. M.