Impact de la crise financière mondiale : L’Exécutif refuse la prudence budgétaire
El Watan,10 décembre 2008
L’Algérie poursuivra avec ’’intensité’’ la politique de grands travaux qu’elle a engagée en 2004, car elle en a les moyens », a affirmé le président Bouteflika, qui fait remarquer que la crise financière a valeur d’avertissement, en ce sens qu’elle rappelle à chacun que la situation de nos finances publiques et, partant, de notre économie ainsi que le bien-être des citoyens demeurent dépendants des seules exportations des hydrocarbures. Le chef de l’Etat a, au cours du Conseil des ministres tenu dimanche dernier, souligné qu’il ne reculera pas par rapport au projet initié.
J’espère que cette réalité difficile donnera plus de force à mes appels répétés à nous libérer de l’illusion de l’aisance financière, laquelle a toujours été très aléatoire à mes yeux, et à nous mettre davantage au travail pour bâtir une économie diversifiée à même de garantir sur les moyen et long termes la pérennité du développement du pays et du bien-être des citoyens », a souligné le chef de l’Etat, ajoutant que la crise économique mondiale, quelle qu’en soit la durée, sera par nature conjoncturelle, alors que les problèmes de développement de notre pays sont des enjeux structurels qui doivent être pris en charge sans trêve, qu’il s’agisse de la réponse aux attentes sociales des citoyens, de la construction des infrastructures de base, de la relance de la production ou de l’appui à la croissance en général.
Telle semble être la réponse réservée par le chef de l’Etat à tous ceux qui, en cette période de récession dans les économies des pays riches, se sont permis de douter de la poursuite des projets de développement initiés en Algérie. Le président Bouteflika, qui rappelle que l’Algérie possède les moyens de sa politique a, cependant, insisté pour rationaliser davantage les efforts en veillant notamment à finaliser les études préparatoires des projets avant leur lancement pour éviter les révisions récurrentes des coûts. Il a sommé chaque membre du gouvernement à mener à bien sa mission et à assumer ses responsabilités dans son domaine de compétence « d’autant plus que les ressources financières sont disponibles dans le cadre des crédits votés », a-t-il précisé.
Ce Conseil des ministres a examiné le projet de plan d’action pour la mise en œuvre du programme du chef de l’Etat. Il s’agit là d’un projet confectionné conformément aux dispositions introduites par la dernière révision constitutionnelle et approuvé par un conseil des ministres, le deuxième du genre après la révision de la loi fondamentale. « Il ressort du plan d’action que le gouvernement veillera à faire avancer les différentes réformes et mutations destinées à renforcer l’Etat de droit et à améliorer la gouvernance dans les secteurs de la justice, des collectivités locales, de l’administration économique, de l’aménagement du territoire et de l’environnement, ainsi que la communication et à promouvoir le dialogue », note le communiqué du conseil des ministres. Le président de la république a rappelé que l’élection présidentielle d’avril prochain est certes importante et majeure, mais ne doit nullement influer sur l’exécution de son programme de travail car « il y va de l’avenir de l’Algérie ».
Par Nabila Amir