Visite du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf à Washington : La profondeur et la solidité des relations algéro-américaines saluées
El Watan, 7 août 2023
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en visite de travail à Washington, s’est entretenu, hier, avec son homologue américain, Antony Blinken. Les deux parties ont passé en revue l’état et les perspectives des relations bilatérales et évoqué plusieurs questions régionales et internationales d’intérêt commun, a indiqué un communiqué du ministère.
Les deux diplomates «ont hautement salué la profondeur et la solidité des relations historiques d’amitié et de coopération» entre les deux pays et sont félicité de «la cadence des concertations politiques bilatérales et de l’élargissement des relations économiques à de nouveaux domaines, ainsi que les perspectives prometteuses pour davantage de réalisations sur la base des valeurs d’amitié, de confiance et d’entente».
Les deux parties ont échangé les vues sur les développements régionaux, particulièrement la situation au Niger, au Mali et en Libye, soulignant «la convergence des positions des deux pays ainsi que leurs démarches en vue de privilégier des solutions pacifiques à ces crises afin d’éviter à la région les risques de l’option militaire», précise le communiqué.
Alger et Washington s’accordent en effet sur la nécessité d’une solution diplomatique pour dénouer la crise nigérienne provoquée par le coup d’État perpétré le 26 juillet contre le président Mohamed Bazoum.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, samedi dernier, qu’une intervention militaire dans ce pays du Sahel serait «une menace pour l’Algérie», prônant «une solution pacifique» à la crise, tout en insistant sur la nécessité du retour à l’ordre constitutionnel.
Pour sa part, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a estimé, lundi soir, que la diplomatie était le «moyen préférable» pour résoudre la crise provoquée par la prise de pouvoir par les militaires putschistes au Niger assurant soutenir «les efforts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour rétablir l’ordre constitutionnel».
Le ministre des Affaires étrangères Attaf et son homologue ont également évoqué «les développements de la question palestinienne eu égard à la poursuite du blocage du processus politique», ainsi que «les derniers développements de la question sahraouie», en réaffirmant leur soutien aux efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, M. Staffan de Mistura, «pour permettre aux deux parties au conflit d’adhérer, sans condition préalable et de bonne foi, au processus politique parrainé par les Nations unies».
Les deux ministres «se sont félicités de la grande convergence des positions des deux pays autour des questions évoquées sur les plans bilatéral et multilatéral».
Ils ont exprimé leur volonté de «poursuivre les efforts afin de prospecter les perspectives prometteuses du partenariat et d’intensifier les relations de concertation et de coordination, notamment durant le prochain mandat de l’Algérie» en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, a conclu le communiqué du ministère des Affaires étrangères. La coopération algéro-américaine connaît ces dernières années un essor à tous les niveaux et qui s’étend à tous les domaines.
Une coopération qui englobe des échanges économiques importants, notamment dans le secteur des hydrocarbures, mais surtout une coordination sécuritaire intense, en particulier dans le domaine de la lutte anti-terroriste. La fréquence élevée des visites effectuées régulièrement en Algérie par des délégations américaines dans le domaine sécuritaire et de la défense renseignent sur l’importance des relations entre les deux pays.
De hauts responsables des départements américains des Affaires étrangères, de la Défense et du Trésor ont effectué une visite de deux jours en Algérie, les 5 et 6 juin dernier, dans le cadre du «renforcement du dialogue sécuritaire». En février, le général d’Armée Michael Langley, Commandant du Commandement Militaire des Etats-Unis en Afrique (Africom), avait effectué une visite en Algérie à la tête d’une importante délégation militaire. Fin décembre 2022, le Coordinateur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, M. Brett McGurk, s’était également rendu à Alger.
L’Algérie et les Etats-Unis ambitionnent de hisser le niveau de leurs échanges commerciaux.
Le volume de ces échanges a atteint en 2021 plus de 3 milliards USD contre 1,82 milliards USD en 2020 et 3,61 milliards USD en 2019 ont précisé les autorités algériennes.
De son côté, l’ambassadrice américaine en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, a affirmé, lors des travaux de la 7e session du Conseil gouvernemental international algéro-américain du commerce et de l’investissement (TIFA), tenue à Alger, en 2022, que son pays dispose de la plus grande part d’investissement étranger direct (IDE) en Algérie, soit plus de 6 milliards USD en 2020.
«Nous avons diversifié notre présence dans les TIC, l’agriculture, l’aviation, la santé, les produits pharmaceutiques, toute la gamme des relations commerciales bilatérales est ouverte, et le commerce a considérablement augmenté entre nos deux pays», s’est réjouie la diplomate dans un entretien à Interlignes. «J’aimerais doubler ce volume pendant mon mandat en Algérie», ambitionne-t-elle.
M. Abdelkrim et N. Iddir