Le G20 étudie une aide de 100 milliards de dollars
Lutte contre les changements climatiques dans les pays pauvres
Le G20 étudie une aide de 100 milliards de dollars
El Watan, 6 septembre 2009
Les 20 pays industrialisés réunis à Londres se penchent sur l’aide à accorder aux pays pauvres afin qu’ils luttent contre les changements climatiques.
Un document de travail destiné au G20 Finances, révélé hier par The Financial Times, soulignait la nécessité de dégager 100 milliards de dollars par an et à l’horizon de 2030 pour aider les pays pauvres à combattre le réchauffement climatique. Ce document confidentiel, comme l’a rapporté hier l’AFP, a été préparé par les conseillers des ministres des Finances des grands pays développés et émergents réunis hier dans la capitale britannique. L’aide à fournir aux pays pauvres pour un développement économique peu polluant et une adaptation aux conséquences désastreuses du changement climatique est l’un des grands enjeux du sommet de Copenhague, qui doit rassembler des milliers de responsables du climat du 7 au 18 décembre prochain. Un sommet qui doit permettre d’aboutir à un accord sur les émissions polluantes pour la période post-2012, après l’expiration du protocole de Kyoto. Dans un discours aux ministres avant le début de leurs travaux, le Premier Ministre Gordon Brown n’a cité aucun chiffre, mais a rappelé que le sommet du G20 d’avril, à Londres, avait souligné l’importance d’investissements pauvres en carbone pour la reprise économique ; il a appelé à réaffirmer cet engagement au prochain G20 des chefs d’Etat de Pittsburgh, les 24 et 25 septembre prochains. « Mais nous devons faire plus et l’accord de Copenhague doit inclure une coopération financière entre pays développés et en voie de développement pour aider ces derniers à lutter contre le changement climatique », a-t-il indiqué, tout en souhaitant « des avancées à Pittsburgh en vue d’un accord à Copenhague ».
Le chiffre de l’aide à apporter est, selon l’AFP, toujours en débat, les pays industrialisés demandant en contrepartie aux pays destinataires de présenter des plans nationaux précis pour préserver l’environnement. Le débat porte aussi sur la répartition de l’effort au sein des pays industrialisés. Le débat sur l’aide que les plus grandes puissances économiques du monde doivent fournir aux pays pauvres revient souvent au cours des sommets du G8, et maintenant du G20. Lors du sommet de L’Aquila (en Italie) en juillet dernier, les pays du G8 ont annoncé 20 milliards de dollars d’aide, principalement destinés à l’Afrique, le continent le plus durement frappé par la crise alimentaire. Bien que louable, cette enveloppe reste en deçà des besoins élémentaires des pays pauvres. Selon certaines estimations, il faudrait au moins 100 milliards de dollars pour faire face à la famine dans le monde. Selon l’indicateur de développement humain (IDH) du PNUD, il y a 50 pays très pauvres dans le monde, dont 33 se trouvent en Afrique. Selon la Banque mondiale, le nombre de pauvres s’élève à 1,4 milliard de personnes. D’autres statistiques indiquent que près de 3 milliards de femmes et d’hommes vivent aujourd’hui avec moins de 2 dollars par jour. Environ 8 millions d’enfants meurent chaque année à cause de la pauvreté ; 150 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent des méfaits de la malnutrition, près de 100 millions d’enfants vivent dans la rue, dans des conditions de dénuement extrême. « Le montant total de l’investissement supplémentaire qu’il faudrait consentir pour assurer à tous l’accès aux services sociaux de base – instruction, santé, nutrition, santé en matière de procréation, planification familiale, eau salubre et assainissement – est estimé à quelque 40 milliards de dollars par an. C’est moins que ce que les Européens dépensent en cigarettes et cela représente un dixième du commerce mondial de stupéfiants. C’est aussi trois fois moins que le montant des dépenses militaires des pays non industrialisés », avait déclaré Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies.
Par M. A. O.
Driss Djazaïri, Ambassadeur à Genève
« Notre pays adhère à la démarche proposée pour les services climatologiques »
L’Algérie adhère aux liens que le cadre global pour les services climatologiques se propose d’établir entre les activités opérationnelles des services météorologiques nationaux et les exigences nouvelles dans le domaine de l’adaptation aux impacts climatiques, a, selon l’APS, souligné vendredi en fin d’après-midi à Genève l’ambassadeur algérien, Driss Djazaïri.
« Nous souscrivons aux liens que le cadre global pour les services climatiques se propose d’établir entre les activités opérationnelles des services météorologiques nationaux et les exigences nouvelles dans le domaine de l’adaptation aux impacts climatiques », a déclaré le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’Office des Nations unies à Genève et des organisations internationales en Suisse, lors du segment de haut niveau de la 3e Conférence mondiale sur le climat (CMC 3) qui prend fin aujourd’hui. Il a précisé, néanmoins, que le nouveau cadre préconisé « doit devenir un élément de convergence entre les objectifs des négociations internationales sur le climat et les exigences du développement durable de l’Afrique ». M. Djazaïri a estimé que tout en renforçant les missions des services météorologiques dans un cadre d’« ouverture et d’intégration, il devra nous aider à réduire notre vulnérabilité face au risque climatique ».
Pour lui, l’Algérie, en sa qualité de présidente du groupe africain de négociations sur les changements climatiques, se « félicite » de l’adoption de la déclaration de haut niveau par cette assemblée. « Le texte qui se cantonne dans une vision scientifique et technique des défis dont traite l’Organisation météorologique mondiale a évité l’écueil de l’empiètement sur les sujets en cours de négociations dans le cadre des préparatifs de la convention des Nations unies sur les changements climatiques de Copenhague », a-t-il dit. Le diplomate algérien a relevé, à cet effet, que la déclaration se conforme ainsi aux objectifs et à l’esprit de cette 3e Conférence mondiale sur le climat, ce qui n’avait pas été le cas, a-t-il ajouté, dans des projets initiaux.
Par R. N.