Algérie-Chine: Un saut qualitatif des relations entre les deux pays

R. N., Le Quotidien d’Oran, 26 juillet 2023

Dans l’émission «Idha’ate» de la Radio nationale Chaîne 1, l’ancien vice-président du CNESE, Mustapha Mekideche, estime que la visite en Chine du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est révélatrice d’un «saut qualitatif» des relations entre les deux pays. «La Chine est la deuxième économie mondiale. D’un autre côté, il y a des relations historiques entre les deux pays depuis la Guerre de libération nationale. La Chine est le premier pays non arabe à avoir reconnu le GPRA. Tout ceci est de nature à rendre les relations entre les deux pays très fortes», a déclaré l’intervenant. M. Mekideche a également rappelé le «rôle important joué par l’Algérie à l’époque du président Houari Boumediene dans le «retour de la Chine au Conseil de sécurité des Nations unies». «Cette démarche a modifié l’équilibre des forces» au sein de l’institution onusienne». Selon lui, le renforcement des relations entre l’Algérie et la Chine est aussi d’ordre économique, puisque les «directives» dans ce domaine, dans les deux pays, «se rapprochent».

«Il faut constater que la Chine est un Etat social. C’est-à-dire qu’il y a une redistribution sociale des richesses au profit du peuple chinois. C’est ce qui a permis à plus de 700 millions de Chinois de sortir du seuil de la pauvreté. Il en est de même pour l’Algérie où, depuis la déclaration du 1er Novembre 1954, l’édification d’un «Etat social» est inscrite au sommet des objectifs des actions de l’Etat », explique Mekideche. Interrogé sur les domaines de coopération entre les deux pays, à la lumière de la récente visite de Abdelmadjid Tebboune en Chine, M. Mekideche relève une «vision à court terme et une stratégie à long terme». «Dans le mémorandum d’entente (MoU), signé entre les deux pays, il y a une vision à court terme qui comporte une vision sur tous les aspects des crises mondiales actuelles, pas seulement concernant l’Ukraine mais aussi l’Afrique, les problèmes sécuritaires dans la zone du Sahel. Il y a également une vision qui prend en compte la stratégie à long terme notamment en matière de remise en cause de l’unipolarité sous une domination occidentale qui caractérise les relations internationales.

Des changements sont perceptibles et sont positifs pour l’Algérie et d’autres pays arabes et non arabes, notamment pour la volonté de l’Algérie de devenir membre des pays du BRICS », explique l’intervenant. Allant plus en détail dans les aspects économiques du MoU signé entre l’Algérie et la Chine, l’invité de la radio estime que parmi les «19 accords de coopération figurent non seulement des technologies déjà existantes, mais également des nouvelles technologies».

«Le président de la République a visité une usine de Huawei pour l’aspect technologies des communications, mais il a été également question d’une coopération dans le secteur des véhicules électriques. Ceci montre que la Chine a changé son paradigme concernant ses relations avec des pays en voie de développement comme l’Algérie, et envisage des investissements directs aussi bien dans des industries classiques (mines, hydrocarbures…), mais également dans les nouvelles technologies», explique encore l’intervenant. A la question de «ce qui est attendu dans le cadre du MoU concernant l’industrie des véhicules électriques», M. Mekideche estime que cela sera d’un «grand apport» étant donné l’avancée technologique de la Chine dans le domaine, mais surtout en matière de «fabrication des batteries destinées aux voitures électriques, en raison de ressources importantes de lithium détenues par ce pays».

Concernant l’accord portant sur les technologies spatiales, il pense que la Chine «peut aider à la formation des techniciens et ingénieurs algériens dans ce domaine», et peut également aider «avec ses lanceurs pour acheminer les satellites algériens dans l’espace».