Exportations hors hydrocarbures: Les textes d’application se font toujours attendre

R. N., Le Quotidien d’Oran, 19 juin 2023

L’Algérie « est passée d’un déficit de 11 milliards de dollars dans la balance commerciale en 2020 à un excédent de 1,6 milliard de dollar en 2021, et à 20 milliards $ d’excédent en 2022. Quant au taux de couverture import/export, il est passé de 8 mois en 2020 à 12 mois en 2021, et à 18 mois en 2022. C’est-à-dire que les recettes nous permettent de couvrir 18 mois d’importations en 2022. Les quatre premiers de 2023, le ministre du Commerce a annoncé un positif de 3,5 milliards $ », a déclaré hier Ali Bey Nasri, vice-président de l’Association Nationale des Exportateurs Algériens (ANEXAL), sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3.

Interrogé sur l’objectif du président de la République en matière de volume des exportations algériennes hors hydrocarbures, l’intervenant le qualifie de « très ambitieux ». « Doubler en une année les exportations hors hydrocarbures c’est un challenge. Pour le monde de l’export, cela reste un objectif à atteindre. Mais il faut réunir les conditions pour cela. Je pense que le ministère du Commerce travaille dans ce sens. Ce que je voudrais dire, c’est que si on a réalisé 6,6 milliards $ en 2022, c’est dû à plusieurs facteurs. Il faut savoir que les principaux produits, le Top Five à l’export, c’est encore une gamme très réduite. Puisque cinq produits représentent 82% de nos exportations. Il s’agit des fertilisants, des solvants, les produits sidérurgiques et les ciments », explique le même intervenant.

Selon M. Nasri, il faut savoir « en 2023, quel est le potentiel de ces produits qui pèsent lourd » et « quelles seraient les pistes à encourager pour en faire plus ».

« Concernant le ciment, nous exportons environ 8 à 9 millions de tonnes annuellement. Nous avons les capacités pour atteindre 15 à 16 millions de tonnes par an d’exportations. Mais compte tenu des capacités de chargement actuellement, nos ports ne sont pas prêts à prendre en charge ce volume. Les gens du secteur ont demandé des shiploader pour améliorer les capacités de chargement et de stockage », ajoute M. Ali Bey Nasri. Y a-t-il une leçon à tirer des pays membres des BRICS en matière d’exportations ? « Les pays des BRICS sont leaders dans certaines filières. La Chine actuellement c’est le tampon du monde. C’est elle qui détient en quelque sorte les clés de l’économie mondiale. Si elle est en récession le dollar chute, si elle est en croissance l’économie démarre. Je citerais aussi le Brésil qui est un grand pays agricole. Et d’autres pays, comme l’Inde », ajoute l’intervenant.

Qu’en est-il des textes d’application des lois qui n’arrivent pas encore ? En réponse à cette question M. Nasri rappelle que pour « mettre fin au décalage entre les lois et les modalités d’application », le président de la République « avait donné instruction au gouvernement de mettre concomitamment la loi et les modalités d’application. Mais ça n’a pas été fait ».

« Est-ce qu’on ne mature pas suffisamment nos lois ? Tout ça aboutit à une lenteur dans les décisions, ce qui fait que le temps entre la publication des lois et celle des textes d’application reste un problème majeur en Algérie », note le vice-président de l’ANEXAL.