La Banque mondiale revoit ses prévisions pour 2023
Ali Idir, TSA, 11 Juin 2023
La Banque mondiale a publié, ce dimanche, son rapport sur les perspectives pour l’économie mondiale en 2023. Pour l’Algérie, les prévisions sont à la baisse.
Elle prévoit un ralentissement de la croissance mondiale qui devrait « marquer le pas en 2023, pour tomber à 2,1 %, contre 3,1 % en 2022 ».
Dans la région MENA (Afrique du Nord Moyen-Orient) dont fait partie l’Algérie, les perspectives de la Banque mondiale sont également à la baisse.
« La croissance dans la région MENA devrait ralentir à 2,2 % en 2023, avec des révisions à la baisse par rapport aux projections de janvier, tant pour les pays exportateurs qu’importateurs de pétrole », indique le rapport.
Pays exportateur de pétrole, l’Algérie figure parmi les pays qui devraient être touchés par le ralentissement économique en 2023, en raison de la baisse de la demande de l’or noir sur le marché mondial et du recul des prix du brut.
La croissance de l’économie algérienne devrait encore reculer en 2023 pour s’établir à +1,7% contre +3,2% en 2022, +3,4% en 2021 et -5,1% en 2020, année durant laquelle les exportations de pétrole de l’Algérie avaient fortement baissé à 20 milliards de dollars.
Dans son précédent rapport publié en janvier dernier, la Banque mondiale prévoit une baisse de la croissance moins importante à 2,3 % en 2023.
En 2022, grâce à la hausse des prix du pétrole suite à l’éclatement de la guerre en Ukraine, l’Algérie avait exporté pour 60 milliards de dollars d’hydrocarbures, un niveau jamais atteint depuis 2014.
Algérie : la Banque mondiale prévoit une baisse de la croissance en 2023
En 2022, l’Algérie a enregistré des excédents de 18,06 milliards de dollars de la balance commerciale et de 11,8 milliards de dollars pour la balance des paiements.
En 2024, la croissance de l’économie algérienne devrait rebondir mollement pour atteindre 2,4% avant de reculer légèrement à 2,1% en 2025, selon les prévisions de la Banque mondiale.
La Loi de finances 2023 a prévu un taux de croissance de 4,1% en 2023 avec des exportations de 46,3 milliards de dollars.
Dans la région MENA, la plupart des pays devraient connaître un ralentissement de leurs économies en 2023, selon la Banque mondiale. Ni les pays importateurs de pétrole, ni les pays exportateurs de l’or noir ne seront pas épargnés.
« Les perspectives restent essentiellement orientées à la baisse, l’impact des différents risques étant nettement plus défavorable aux importateurs de pétrole qu’aux pays exportateurs », écrit la Banque mondiale.
La Banque mondiale revoit d’une façon « significative » à la baisse ses prévisions de croissance pour la région MENA à 2,0% en 2023 par rapport à celles établies il y a six mois, « avant de rebondir à 3,2 % en 2024. »
Pour les pays importateurs de pétrole, qui « continuent d’être en butte à des difficultés internes, leur croissance devrait ralentir pour atteindre 3,4 % en 2023, soit une baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport à janvier. »
Au Maghreb, la Tunisie devrait connaître une baisse de sa croissance pour s’établir à 2,3% en 2023 contre 2,5% en 2022, avant de rebondir à 3% en 2024.
Au Maroc, après deux années très difficiles avec des fortes baisses de -7,2% en 2020 et 7,9% en 2021, la croissance devrait poursuivre son redressement pour s’établir à 2,5% en 2023 contre 1,1% en 2022. En 2024, la croissance de l’économie devrait augmenter pour atteindre 3,3%.