Impact de la baisse de la pluviométrie : Les agriculteurs seront indémnisés

Samira Imadalou, El Watan, 13 mai 2023

Le ministère de l’Agriculture, qui a reçu plus de 3000 demandes d’investisseurs pour la culture saharienne, prépare le lancement de la culture des plantes oléagineuses sur pas moins de 45 000 hectares à l’échelle nationale.

L’adaptation aux calamités naturelles, notamment les épisodes récurrents de sécheresse qui impactent lourdement le secteur agricole, est l’une des priorités du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR). C’est ce qu’a indiqué le premier responsable du secteur, Mohamed Abdelhadi Henni, le 11 mai, sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne III). Evoquant la stratégie prévue dans ce cadre, le ministre a clairement noté : «Notre objectif rapide est d’être pratiquement proactif. C’est-à-dire réagir rapidement pour que l’adaptation aux défis majeurs mondiaux, comme les calamités naturelles, doit-être mise en place.»

Il s’agit en effet de soutenir les agriculteurs pour faire face aux situations difficiles engendrées par le déficit en précipitations, et les inondations des indemnisations sont d’ailleurs prévues. Pour le ministre, il n’est pas questions d’abandonner les agriculteurs victimes des aléas climatiques. «Des dispositions sont prises pour statuer sur ces cas, via des commissions qui aborderont prochainement le travail d’évaluation des pertes de chacun, afin de les indemniser en nature», à l’instar des victimes des incendies qui ont touché certaines régions du pays en 2022. C’est le cas également pour les impactés par les sécheresses qui font face aux lenteurs administratives dans le processus indemnisation.

Chose que ministre a imputée en grande partie à la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) qui ne considère, toujours pas la sécheresse comme une «calamité naturelle». Ce que le département de l’Agriculture compte prendre en charge. Dans ce sillage, M. Henni a annoncé l’ouverture du dossier pour révision des modalités. Autrement dit, accorder à la CNMA un ancrage juridique pour commencer à indemniser les agriculteurs. «Il faut obligatoirement intégrer la problématique de calamité naturelle dans la nomenclature de la Caisse», a appelé le ministre rappelant que ces défis ne se posent pas uniquement en Algérie mais à l’échelle régionale (Afrique) et planétaire.

«Nous sommes devant des défis majeurs, telles les problématiques climatiques et de sécheresse récurrentes sur nombre de zones sur le continent», a-t-il souligné, reconnaissant l’effet dévastateur de la hausse de la température sur l’environnement mondial, à l’image du Canada où il y a eu 400 mille hectares de terres arables sont brûlés et 30 000 personnes déplacées. Une situation qui rend la tension sur les produits stratégiques intenses. D’où l’urgence d’une feuille de route adaptée au contexte mondial.

«Ce qui nous impose une vision vraiment appropriée et précise sur l’avenir de notre pays, en comptant sur nos propres capacités», a relevé le ministre mettant l’accent sur les filières stratégiques et sur l’obligation des résultats. Ainsi, selon le ministre, la vision globale va «amener à l’obligation de résultats».

Ce qui est «lié à des programmes qui s’appuient sur des contrats de performance au niveau de chaque wilaya. Le cap est mis dans ce cadre sur les régions du Sud à travers le développement de la culture saharienne et l’optimisation des rendements de toutes les parcelles arables à l’échelle nationale. Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture qui a reçu plus de 3000 demandes d’investisseurs pour la culture saharienne prépare le lancement de la culture des plantes oléagineuses sur pas moins de 45 000 hectares à l’échelle nationale.

Aussi, jusque-là, 230 000 ha ont été mis à la disposition des investisseurs en 2022, dans le cadre du programme de l’agriculture Pour l’année en cours, 220 000 ha sont prévus, dans le cadre des plans de cultures élaborés pour cette région, notamment celles stratégiques, comme les céréales et les légumineuses. Pour les rendements céréaliers «importants», situés entre 70 et 80 quintaux par hectare, le secteur met à la disposition des investisseurs des ressources hydriques nécessaires et assurera l’accompagnement de l’Etat.