Relations algéro-françaises : Les grandes lignes de la visite de Tebboune à Paris
Mokrane Aït Ouarabi, El Watan, 18 avril 2023
La secrétaire générale du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Marie Descôtes, est venue en Algérie le dimanche 16 avril. La diplomate a été reçue par son homologue, Amar Belani. «Les deux responsables ont passé en revue les relations bilatérales dans leur ensemble et les perspectives de renforcement de la coopération entre les deux pays», souligne un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Mais pas seulement. Le numéro 2 du Quai d’Orsay a été dépêché à Alger pour aussi faire le point sur les préparatifs de la visite d’Etat qu’effectuera le président Abdelmadjid Tebboune en France en début mai. Connue pour son sens du détail et sa grande maîtrise des dossiers, Anne-Marie Descôtes chapeaute les préparatifs de cette visite depuis des mois, en étroite collaboration avec deux conseillers du président Emmanuel Macron, à savoir Patrick Durel, en charge de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et Victoire Vandeville, qui s’occupe de l’attractivité, l’export et les politiques commerciales. Mme Descôtes s’échine pour que ce premier déplacement du président Tebboune à Paris soit réglé comme du papier à musique.
Les Champs-Élysées aux couleurs nationales
La date exacte de cette visite n’a pas été encore révélée par les deux capitales. Mais certains médias français croient savoir qu’elle aura lieu entre le 2 et le 5 mai. «Selon nos informations, ce déplacement devrait durer de deux à trois jours, à caler entre le 2 et le 5 mai prochain», avance L’Opinion qui, dans un article publié le 16 avril, livre quelques détails sur le déroulé de cette visite d’Etat. Ainsi donc, comme le veut le protocole et précisé par ce média, le président Tebboune «sera accueilli à l’aéroport par Emmanuel Macron avant de se rendre en hélicoptère à l’Esplanade des Invalides». «Escorté par la Garde républicaine, il devrait aussi descendre les Champs-Elysées pavoisés aux couleurs du drapeau national algérien», ajoute le même média.
Le lieu de résidence du président Tebboune durant cette visite, qui devrait durer trois jours, a été également révélé. «Il devrait être logé à l’hôtel de Marigny, résidence des dirigeants étrangers lors des visites d’Etat», indique la même source, qui annonce d’autres grands moments de cette visite présidentielle, comme un discours devant l’Assemblée nationale française et un dîner d’Etat.
Hommage à l’émir Abdelkader
Le voyage de Tebboune en France sera axé sur trois dossiers essentiels : la mémoire, la politique et l’économie. «Lors de leurs entretiens, les deux dirigeants poursuivront le dialogue entamé à Alger sur les grandes crises internationales et régionales (Ukraine, Mali…) et la relation bilatérale. Ils devraient aussi rallier le château d’Amboise pour rendre un hommage à l’Emir Abdelkader, chef politique, militaire et spirituel qui symbolise la résistance algérienne à la conquête coloniale française», avance le même média.
Sur le plan économique, le président Tebboune se rendra avec une forte délégation d’opérateurs économiques au Medef, organisation patronale regroupant les plus grandes entreprises françaises. Il sera question de la coopération économique et de l’investissement. La délégation algérienne va promouvoir le nouveau cadre des investissements adopté récemment et examinera des opportunités de partenariat avec les entreprises françaises dans les domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, des énergies renouvelables, des minerais critiques et rares, relève encore L’Opinion.
Le président Tebboune devra achever sa visite en rencontrant les représentants de la communauté algérienne en France.
Annoncée fin décembre 2022 dans un entretien accordé par le président Tebboune au quotidien français Le Figaro, cette visite d’Etat vient confirmer l’apaisement des relations entre Alger et Paris, amorcé en mars dernier, suite à un entretien téléphonique entre les deux chefs d’Etat.
L’échange entre les deux Présidents a permis de lever les malentendus sur l’affaire de l’exfiltration de l’activiste franco-algérienne Amira Bouraoui et remis en mouvement les relations bilatérales, avec le retour de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, dans ses bureaux à Paris le mercredi 29 mars.