Lamamra fait le parallèle entre l’Ukraine, le Sahara occidental et la Palestine

TSA, 02 Décembre 2022

Sur la guerre en Ukraine et l’annexion par la Russie de territoires ukrainiens, l’Algérie reste droite dans ses bottes. A Rome où il participe aux travaux de la 8e édition du Forum de haut niveau pour le dialogue en Méditerranée (ROME-MED), Ramtane Lamamra a réitéré la position algérienne sur ce conflit dévastateur.

Sans condamner ni approuver l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Algérie veut que les autres conflits dans la planète bénéficient du même traitement alors que les pays occidentaux qui soutiennent militairement et financièrement l’Ukraine veulent obtenir le ralliement des autres pays à leur position.

En réponse, Ramtane Lamamra ne brandit pas seulement le non alignement de l’Algérie, qui est le principal cardinal de la diplomatie algérienne. Il va plus loin, en renvoyant les Occidentaux au parallèle entre ce qui se passe en Ukraine et la situation au Sahara occidental et en Palestine occupés. Pour lui, la solution à la crise ukrainienne est « l’application partout des principes et buts de la charte des Nations unies ».

Ce que réclame l’Algérie

Ces principes et cette charge de l’ONU « demandent à être appliqués partout, y compris lorsque nous parlons du phénomène de l’annexion d’un territoire par la force qui est dans l’actualité en veillant à ce que ce principe cardinal des Nations unies s’applique partout à travers le monde, notamment au Moyen-Orient et en Afrique », a soutenu Ramtane Lamamra.

Sans les citer, le chef de la diplomatie algérienne fait allusion notamment au Sahara occidental et à la Palestine, deux causes défendues par l’Algérie, et qui ne bénéficient pas du même temps occidental que celle de l’Ukraine.

Ramtane Lamamra estime que « si on n’arrive pas à appliquer un tel principe cardinal à des situations qui perdurent depuis des dizaines d’années, il se pose alors le problème de la crédibilité de la revendication de ce principe pour les zones du monde où il se pose avec acuité, accompagné notamment d’un conflit armé particulièrement dévastateur ».

Ramtane Lamamra affirme que le monde a « atteint un certain niveau de développement et d’interconnexion, ce qui a produit une mondialisation imparfaite et incomplète ».

Le 11 mai, le général d’armée Said Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP, a dit clairement devant un responsable de l’OTAN en visite en Algérie, que l’Algérie continuait d’adopter une « politique de neutralité » et « veille à s’exclure des tensions qui opposent les différentes parties » dans le monde. Mais il a condamné la « politique de deux poids deux mesures », que la communauté internationale emploie « actuellement dans le traitement des questions des peuples opprimés ».