Ukraine, Palestine, Sahara occidental : ce qu’a dit Lamamra à l’ONU

TSA, 26 Septembre 2022

Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a prononcé ce lundi 26 septembre un discours lors du débat général de la 76e session de l’AG de l’ONU à New-York.

Le chef de la diplomatie algérienne a parlé dans l’ordre de la crise ukrainienne, du sommet de la Ligue que l’Algérie s’apprête à accueillir le 1er novembre prochain, de la Palestine, du conflit au Sahara, la Libye et le Mali.

Crise ukrainienne

« Notre session se tient dans un contexte marquée par une montée des tensions qui laisse présager des répercussions dangereuses sur le système des relations internationales, au vu, notamment, du retour du phénomène de polarisation, comme c’est le cas avec la crise en Ukraine et ses répercussions négatives, susceptibles d’accroître l’ampleur des défis existentiels auxquels font face les peuples du monde dans divers domaines vitaux », dit d’emblée Ramtane Lamamra.

Le chef de la diplomatie algérienne a soutenu que « situation, avec ses complexités et ses implications, dont les contours sont difficilement prévisibles dans les circonstances actuelles, met plus que jamais en évidence les déséquilibres systémiques qui caractérisent les mécanismes de gouvernance mondiale ».

Ramtane Lamamra a dans la foulée plaidé pour un nouveau système mondial plus équitable, en jugeant de remédier à la situation induite par la guerre en Ukraine dans le cadre d’une « approche qui assure l’égalité et l’équité entre tous les pays et mettre fin à la marginalisation de longue date dont souffrent les pays en développement ».

Conflit palestinien

Après la crise ukrainienne, le ministre des Affaires étrangères a enchaîné en affirmant que « mon pays poursuit résolument le processus d’édification d’une Algérie nouvelle sous la conduite du président Abdelmadjid Tebboune ».

Il a indiqué que l’Algérie s’apprête à accueillir le sommet arabe les 1er et 2 novembre prochain et « aspire à faire de cet événement une étape déterminante dans l’action arabe commune, afin d’assurer une contribution effective du monde arabe à relever les défis actuels sur les scènes régionale et internationale ».

Il a dit que l’Algérie poursuit ses efforts « visant à renforcer l’unité nationale entre les frères palestiniens » et a réaffirmé la position algérienne sur la Palestine.

« De cette tribune, je réaffirme que la résolution de la question palestinienne demeure la clef de voûte pour le rétablissement de la sécurité et la stabilité dans la région du Moyen-Orient, en consacrant le droit du peuple palestinien frère à établir son État indépendant dans le cadre des frontières du 4 juin 1967, avec Al-Quds comme capitale, ainsi que la fin de l’occupation de toutes les terres arabes, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et à l’Initiative arabe de paix », a lancé Ramtane Lamamra.

Sahara occidental : « Mettre fin à l’occupation »

Toujours dans le registre de la décolonisation, l’Algérie a réitéré à l’ONU son « soutien au droit du peuple sahraoui frère de mettre fin à l’occupation de ses terres et d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance ».

Ramtane Lamamra a appelé l’ONU à « redoubler les efforts », à travers l’envoyé personnel de son SG afin de « permettre aux deux parties au conflit », les deux États membres de l’Union Africaine, le Maroc et la République sahraouie, à « reprendre le processus des négociations directes en vue de parvenir à une solution politique acceptable aux deux parties dans le cadre de la légalité internationale ».

Ramtane Lamamra a demandé à la communauté internationale d’adopter une nouvelle approche dans la gestion des crises qui frappent la planète. « L’Algérie insiste sur la nécessité de sortir de la logique de gestion de crise par la communauté internationale pour se concentrer davantage sur la recherche de solutions », a-t-il dit, en mettant en avant ses « positions de principe » et « son attachement aux principes de non-alignement, et de par son histoire et ses riches expériences en matière de médiation internationale ».

Crise libyenne

Qu’il s’agisse de menaces transfrontalières ou de conflits locaux, l’Algérie estime que la « rupture du cercle vicieux de ces crises ne se fera de manière durable qu’en s’attaquant à leurs causes profondes », a ajouté Lamamra qui a enchaîné en évoquant le conflit au Mali.

Le chef de la diplomatie algérienne a appelé au nom de l’Algérie la communauté internationale à « soutenir les parties maliennes dans le but d’accélérer le rythme de concrétisation de leurs engagements en vertu de l’accord, notamment à la lumière de la délicate phase de transition que traverse ce pays ».

Puis, Ramtane Lamamra a parlé d’un autre conflit qui menace la stabilité de l’Afrique du nord : la Libye. Pour lui, la solution demeure dans la non-ingérence étrangère dans les affaires de ce pays, et la tenue d’élections libres.

Il a souligné une « fois de plus qu’il est inévitable de s’attaquer en priorité au cœur de la crise en mettant fin à l’ingérence étrangère sous ses diverses formes dans les affaires de ce pays frère et en accompagnant les parties libyennes vers la formulation du consensus nécessaire pour avancer vers la réalisation des objectifs de la réconciliation nationale et l’organisation d’élections libres et régulières, qui répondent aux aspirations du peuple libyen à construire un État démocratique et moderne », a-t-il soutenu.

Enfin, M. Lamamra a rappelé que l’Algérie a présenté sa candidature au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité pour le mandat 2024-2025. « Cette candidature a été entérinée par l’Union africaine, la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique », a-t-il souligné, en ajoutant que l’Algérie « compte sur le soutien des États membres lors des élections prévues au mois de juin prochain ».