Sahara occidental: Les bons signaux de De Mistura

R. N., Le Quotidien d’Oran, 07 septembre 2022

Selon Saïd Ayachi, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan De Mistura, « a affiché de bonnes intentions et a montré une bonne volonté pour dynamiser le processus politique entamé par les Nations unies ». Invité, hier, à une émission de la Radio nationale Chaîne 3, Saïd Ayachi a rappelé que la visite de Staffan De Mistura est la deuxième depuis sa désignation. « Rappelez-vous que la première était quasiment une prise de contact avec les deux principaux protagonistes que sont le Front Polisario et le Royaume du Maroc, et puis les pays voisins et observateurs que sont la Mauritanie, l’Algérie ainsi que l’Espagne et d’autres parties ». « Aujourd’hui, on peut dire qu’il entre dans le vif du sujet, avec l’entame de sa deuxième tournée, probablement pour cadrer sa mission, voir comment jauger les uns et les autres, s’ils s’engagent, s’ils sont sérieux, etc.

Donc, il commence à dynamiser le processus politique entamé par les Nations unies », a-t-il ajouté.

L’intervenant précise que l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies a rencontré lors de sa deuxième visite «la direction politique sahraouie qui a insisté sur «l’application du droit international et le droit du peuple sahraoui à un référendum d’autodétermination ». De son côté, « l’Algérie a réitéré sa position de respect du droit international ». « Ce conflit, qui se déroule à nos frontières, fait de nous une partie intéressée, parce que la paix et la stabilité sont menacées dans la région », explique encore Saïd Ayachi, appelant De Mistura à « engager des négociations sérieuses, directes, rapides, entre les deux protagonistes, dans le cadre du droit international ». L’intervenant rappelle également que « M. De Mistura a, il n’y a pas si longtemps, émis le vœu de se rendre dans les territoires sahraouis occupés, et qu’il a été carrément empêché par le Maroc qui voulait lui imposer des accompagnateurs et des interlocuteurs ». M. Ayachi a cependant ajouté qu’en dépit des «bonnes intentions» de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, le Makhzen fera tout pour le gêner dans sa mission, « avec des manœuvres dilatoires et d’autres formes d’entraves afin de faire perdurer le conflit, comme il l’avait fait avec ses 4 prédécesseurs ». « Le Maroc, explique M. Ayachi, ne veut pas aller aux négociations, parce qu’elles ne peuvent porter que sur la façon d’appliquer le droit international, c’est-à-dire organiser le référendum d’autodétermination. Mais le Maroc ne veut pas de ça, parce qu’il sait qu’il va perdre et c’est pour cette raison qu’il fait traîner les choses ». Revenant sur les récentes manœuvres du Makhzen visant l’Algérie et la Mauritanie, le président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui a qualifié la démarche expansionniste de la monarchie absolutiste et féodale de « délirante » qui a conduit le Maroc dans une impasse.

L’Algérie, qui demande des négociations directes et sérieuses entre l’occupant marocain et le représentant légitime du peuple sahraoui pour aboutir à l’application de la résolution de l’ONU, «n’est pas une partie prenante dans le conflit, comme veut le faire croire le Makhzen», insiste M. Ayachi.

Le but de l’Algérie, ajoute-t-il, est de parvenir à « la fin de ce conflit qui se déroule à nos frontières et qui fait perdurer les souffrances du peuple sahraoui en menaçant la stabilité de la région». La visite de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan De Mistura, dans les camps des réfugiés sahraouis a été l’occasion pour les responsables sahraouis d’adresser des messages «importants» à l’ONU en l’appelant à prendre «des décisions courageuses» pour trouver une solution juste au conflit au Sahara occidental.