Visite de Macron en Algérie : l’extrême-droite française se déchaîne

Y.D., TSA, 28 Août 2022

Le président français a achevé samedi 27 août une visite de trois jours en Algérie. Après des entretiens jeudi avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, Emmanuel Macron s’est rendu vendredi en fin d’après-midi à Oran où il a dîné avec le journaliste et écrivain Kamel Daoud.

Le lendemain samedi, il a visité la mythique boutique Disco Maghreb et improvisé un bain de foule à Oran. Des habitants l’ont accueilli avec des « one two three viva l’Algérie ».

أشكر مدينتيّ الجزائر العاصمة ووهران على استضافتهما، وأشكر شبابكما، وسنواصل نسج سير هذه الحيوات التي تربطنا من خلال الثقافة والرياضة وريادة الأعمال. pic.twitter.com/Qdg5HGzFtK

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 27, 2022

De retour à Paris, le président français a remercié les Algériens pour leur accueil dans un message publié sur son compte Twiter, avec une vidéo de son bain de foule à Oran. Mais pour l’extrême droite française, ce bain de foule a été perçu comme une humiliation au président français sur le territoire algérien.

Un président français tout sourire au milieu d’une foule algérienne goguenarde et hostile : une énième humiliation pour notre pays. La France pourra se « réconcilier » avec l’Algérie en s’en faisant respecter, jamais en s’excusant ou en se soumettant comme le fait Emmanuel Macron.

— Jordan Bardella (@J_Bardella) August 27, 2022

« Un président français tout sourire au milieu d’une foule algérienne goguenarde et hostile : une énième humiliation pour notre pays. La France pourra se « réconcilier » avec l’Algérie en s’en faisant respecter, jamais en s’excusant ou en se soumettant comme le fait Emmanuel Macron », a réagi samedi Jordan Bardella, député européen et candidat à la présidence du Rassemblement national (RN, extrême droite).

Le député du Gard de l’ex-Front national, ce parti qui a été fondé par Jean-Marie Le Pen, Nicolas Meizonnet, a appelé à ne plus accorder de visas aux Algériens. « Même en faisant fi de l’humiliation que Macron vient de subir, est-il normal, en toute objectivité, de continuer à accorder prioritairement des visas à des individus biberonnés à la haine de la France ? Il est urgent que cela change », a-t-il dit.

Mélenchon dénonce la « mentalité dominatrice » de Macron

Un autre militant d’extrême droite lui emboîte le pas. « Incroyable ! Ils humilient la France et Macron en chantant « One two three, viva l’Algérie » et il ne réagit pas, pire, il est content », a twitté Damien Rieu, cofondateur de Génération identitaire, militant du RN et rallié au polémiste et ex candidat à la présidentielle française, Éric Zemmour.

Des partisans du parti présidentiel Renaissance ont répondu aux élucubrations de l’extrême droite qui est allée jusqu’à reprocher aux Algériens de scander « vive l’Algérie » sur leur territoire.

« Quand certains journalistes parlent de « situation tendue », je vois plutôt une certaine ferveur envers le Président de la République Française. Quand les journalistes sont prêts à tout pour faire le buzz », lance Maxim Boudet, un soutien d’Emmanuel Macron.

Les images d’un bain de foule improvisé d’Emmanuel Macron écourté à Oran en Algérie, après une cohue et des insultes pic.twitter.com/iKAhA8Tysn

— BFMTV (@BFMTV) August 27, 2022

La visite de Macron en Algérie a été aussi critiquée par le chef de file de la France Insoumise (extrême gauche), Jean-Luc Mélenchon a lui dénoncé la « mentalité dominatrice » d’Emmanuel Macron. « Les Algériens ont des intérêts, nous ne nous en mêlons pas. Nous les Français nous avons des intérêts. Et on discute avec les Algériens à égalité », a affirmé vendredi Mélenchon à l’occasion de l’université d’été de son parti La France insoumise (LFI).

Jean-Luc Mélenchon critique la « mentalité dominatrice » d’Emmanuel Macron pic.twitter.com/4NOB12eiaN

— AL24news – قناة الجزائر الدولية (@AL24newschannel) August 27, 2022

« Il nous a fait perdre du temps parce que, fondamentalement, il a une mentalité dominatrice. Ou il s’excuse d’avoir dominé, ou il recommence à dominer. Il faut partir d’une idée simple, c’est l’égalité », a ajouté Mélenchon épinglant le président français au sujet de la question épineuse du gaz et du risque d’une pénurie en France durant l’hiver. « Les Italiens sont allés (en Algérie), ils ont discuté avec les Algériens et ont acheté du gaz. Il y en a assez de gaz (en France) ? Non », a-t-il taclé.

« Nous ne sommes pas en compétition avec l’Italie » sur le gaz algérien, a assuré vendredi, le président français.