Lancement d’une pétition de soutien à El Hadi Lassouli et des détenus d’opinion : Appel à mettre fin à la détention provisoire systématique
Madjid Makedhi, El Watan, 15 mai 2022
Des universitaires, des avocats, des journalistes et des militants politiques ont lancé une pétition de soutien et de solidarité avec les détenus d’opinion, dont El Hadi Lassouli qui a enclenché, depuis quelques jours, une deuxième grève de la faim.
Les signataires appellent avec insistance à mettre fin à la détention provisoire systématique qui vise les activistes et les militants du hirak du 22 février 2019. «Trois années après le déclenchement du mouvement citoyen national pour l’avènement d’une Algérie démocratique, les libertés individuelles connaissent une grave régression.
En effet, plus de 300 concitoyens ayant contribué à ce virage historique se trouvent aujourd’hui emprisonnés, la majorité ayant subi arbitrairement la procédure exceptionnelle de la détention provisoire», précisent les auteurs de cette action, dans un texte posté sur le site : https://dpmd2022.aidaform.com/.
Ils font état de «conditions d’emprisonnement difficiles» qui ont eu «des conséquences lourdes sur l’état de santé psychologique et physique des détenus». «Hakim Debazi a payé de sa vie cet état de déliquescence et de répression exercé par le pouvoir en place. Bien que la majorité des détenus issus du mouvement citoyen soient poursuivis pour des délits d’opinion, les prisons comptent aussi des détenus de solidarité. El Hadi Lassouli en est l’exemple et le symbole», déplorent-ils.
Selon la même source, El Hadi Lassouli, citoyen bénévole, s’est engagé résolument dans diverses activités caritatives et humanitaires pour venir en aide aux plus démunis. En prison depuis le 24 juin 2021 pour avoir été solidaire. «Contestant sa rétention abusive, il a entamé aux côtés de ses codétenus une grève de la faim qui a duré 20 jours, dans l’indifférence totale des autorités.
Face au mutisme des instances judiciaires, El Hadi annonce reprendre la grève au prix de sa santé et de sa vie après la fin du Ramadhan», lit-on dans le même document.
Pour les signataires, «les mesures répressives que le régime a prises, par ses décisions judiciaires, contredisent ses promesses d’édification d’une Algérie nouvelle». «En transgressant la Constitution et les conventions internationales sur les droits de l’homme et des prisonniers, le régime porte seul l’entière responsabilité des conséquences d’une telle politique», lancent-ils.
Tout en exprimant leur solidarité avec les détenus d’opinion, les signataires «dénoncent et condamnent fermement le traitement des détenus dans les prisons et leur mise en danger» et «s’engagent à lutter et à protester contre le risque létal qu’ils encourent de ce fait». «Nous appelons à mettre fin à la détention provisoire systématique. Nous exigeons la libération des détenus d’opinion et leur réhabilitation pleine et entière», conclut le texte.