Tortures et exactions au temps du Hirak : l’ordalie de Yasser Rouibah
A.T., Algeria-Watch, 12 avril 2022
Né le 17 septembre 2001 à Jijel, Yasser Rouibah est devenu au fil de son ordalie, une figure emblématique du Hirak. En effet, l’acharnement du pouvoir algérien et les tortures auxquelles a été soumis ce jeune étudiant ont marqué les esprits. Ce jeune homme, qui a été l’objet de plusieurs arrestations particulièrement brutales depuis le début du mouvement populaire, a fini par être incarcéré au Centre Magenta à Oran, de sinistre réputation, où il a subi les pires sévices. Le seul tort assumé par cet étudiant de vingt et un ans est d’avoir milité dans le Hirak, ce qui lui vaut un acharnement répressif de la part des organes policiers du régime. Yasser Rouibah est aujourd’hui emprisonné au titre de ce qui est connu en Algérie sous le nom de l’« affaire d’Oran ». Un montage accusatoire géré par le pôle antiterroriste de Sidi M’hamed, structure judiciaire pilotée par la police politique et dédiée à la répression du Hirak.
La trajectoire de Yasser Rouibah illustre l’aggravation de la répression déclenchée contre les militants du Hirak et contre toute la société. Le traitement réservé par la police politique à ce jeune étudiant non violent éclaire sur les méthodes de la junte militaire et notamment l’usage de l’accusation de « terrorisme » dans le seul but de discréditer le mouvement populaire et de bâillonner les expressions populaires.
Première arrestation : Alger, 4 octobre 2019
Dès les débuts du Hirak, Yasser Rouibah participe aux manifestations hebdomadaires à Alger. C’est dans la capitale qu’il a affaire aux services de sécurité. Yasser Rouibah n’est encore qu’un adolescent de dix-huit ans quand il est pour la première fois victime de sévices infligés par la police secrète. Présent à la marche du Hirak du 4 octobre 2019 qui commémorait les manifestations du 5 octobre 1988, il est arrêté vers 13 heures, à la sortie de la mosquée Ketchaoua, place des Martyrs à Alger. Embarqué par des agents en civil qui le livrent au commissariat du 3e arrondissement à Bab El Oued, où il est interrogé durant trois longues heures. Yasser Rouibah est ensuite transféré, menotté, au commissariat du 5e arrondissement, toujours à Bab El Oued où il est à nouveau interrogé durant deux heures et demie. À l’issue de cette seconde séance d’interrogatoire, Yasser est conduit chez un médecin par une autre équipe de policiers.
À sa sortie, il est intercepté par deux agents en civil qui l’embarquent manu militari dans une voiture de police noire de marque Ivico, il est mains liées et yeux bandés et personne ne l’informe sur sa destination. Durant le trajet, Yasser Rouibah a droit à un chapelet d’injures suivi de questions répétées du type : « Qui est derrière toi ? Connais-tu tel ou tel ? » À chaque fois, les agents en civil peu satisfaits des réponses lui assènent des gifles et des crachats. L’un des policiers, le plus corpulent, s’acharne sur le frêle jeune homme qui refuse obstinément de communiquer le code d’ouverture de son téléphone portable confisqué.
Arrivé à destination vers 18 h 30, Yasser Rouibah apprend qu’il se trouve au bureau de Centre de commandement de lutte antisubversive (CLAS), à Beni-Messous, sur les hauteurs d’Alger. Il subit à nouveau un interrogatoire ininterrompu jusqu’à 2 heures du matin. Toutes les questions tournent autour de la présence de Yasser aux manifestations du Hirak, de ses liens avec le fils d’Ali Belhadj, de ses « tendances islamistes » présumées, de ses relations et son appartenance à un supposé mouvement islamiste. La pression est énorme et, devant son refus de débloquer son téléphone, il est de nouveau giflé. Sans nourriture et privé d’eau depuis près de treize heures, Yasser, âgé de dix-huit ans, est sous le choc et perd connaissance à 2 heures du matin.
Peu après, le mari de sa tante qui réside à Alger est contacté pour venir récupérer Yasser. Une fois sur place, l’homme est interrogé, menacé et accusé d’influencer Yasser dans « ses activités islamistes ». Avant de les laisser quitter les lieux vers 2 h 30 du matin, le mari de la tante de Yasser est sommé de le ramener le lendemain à 8 heures du matin.
Yasser subit alors un nouvel interrogatoire jusqu’à 20 heures, soit douze heures d’affilée, dans les mêmes conditions que la veille. Avant d’être relâché, un procès-verbal mentionnant que Yasser est atteint de maladie mentale est établi dans le but de le renvoyer à Jijel. Yasser Rouibah refuse de le signer. Il est ensuite remis à la sureté de Bab El Oued du 5e arrondissement et informé qu’il lui était désormais interdit de retourner à la capitale avant la tenue des élections présidentielles (prévue le 12 décembre 2019). Yasser est conduit sous escorte policière à la gare d’Alger pour prendre le train pour Jijel1.
Agression à Jijel 11 octobre 2019
De retour à Jijel, Yasser Rouibah va subir encore l’arbitraire des sbires du pouvoir lors de sa participation à la marche du Hirak en date du 11 octobre 2019. À l’issue de la marche, il est arrêté à son domicile par des individus en civil se prévalant de leur appartenance à la Sécurité militaire. Embarqué dans un fourgon, battu et lardé de plusieurs coups de couteau, Yasser est touché au front, à la poitrine dans la région du cœur et à la jambe, puis abandonné à El Aouana (commune littorale très connue près de Jijel). En état de choc et couvert de sang, Yasser tente de fuir le lieu où l’ont déposé ses ravisseurs. Sur le chemin, il croise des policiers qui refusent de lui porter secours malgré son état et ses appels à l’aide. Ces agents en tenue évitent même de l’approcher et lui suggèrent simplement de se rendre à l’hôpital, où il finit, très péniblement, par parvenir. Une fois à l’hôpital, le médecin qui le reçoit, en violation de la déontologie et des procédures et malgré la gravité de son état, a catégoriquement refusé de l’examiner.
Le père et l’oncle de Yasser, présents sur place, réagissent et expriment leur indignation – l’oncle criant au scandale est embarqué par la police au motif d’agression contre un agent de la sureté nationale. Yasser est enfin examiné par un médecin. Des agents de la sécurité débarquent alors et font clairement du chantage au père de Yasser, en lui rappelant que si la famille insiste pour déposer plainte, l’oncle embarqué par la police paiera très cher. Craignant le pire pour son frère, le père de Yasser se résigne et Yasser lui-même finit par céder à ce chantage. Ainsi, au bout du compte, aucune plainte ne sera déposée.
Le lendemain, des avocats d’Alger contactent Yasser en insistant pour lancer la procédure auprès du procureur et déposer une plainte. Yasser revient sur sa décision et décide de se rentre au tribunal de Jijel pour déposer officiellement sa plainte. Il n’est hélas pas au bout de ses surprises ; quand son tour arrive, le procureur refuse de le recevoir, sans préciser la raison. Pendant que Yasser attendait, il avait en effet aperçu deux militaires, cartables à la main, entrer dans le bureau du magistrat. Ce dernier refuse une nouvelle fois de recevoir la victime; et il récidivera le lendemain, prétextant cette fois une affaire urgente à régler.
Face aux fins de non-recevoir sans aucune justification, Yasser et son père abandonnent finalement la plainte malgré les photos et le certificat médical attestant de l’agression.
2020-2021 : harcèlement permanent
Les harcèlements et les pressions exercées contre le jeune Yasser Rouibah atteignent leur apogée entre 2020 et 2021 et ce, dans le but que ce dernier cesse de militer au sein du Hirak.
Fin mars 2020, pour cause de pandémie de la Covid 19, les marches du Hirak sont suspendues. Yasser revient chez lui à Jijel, mais les forces de l’ordre continuent de le harceler. Ainsi et seulement pour le mois d’avril 2020, il est convoqué à quatre reprises dans différents commissariats. De mai à juillet 2020, il reçoit huit convocations, dont il conserve toujours les copies. En juillet, la police perquisitionne le domicile de Yasser et saisit son ordinateur et son microphone.
Le 19 septembre 2020, deux jours après son dix-neuvième anniversaire, des agents des forces de l’ordre en treillis de combat interpellent Yasser à la sortie de la mosquée. Ils le jettent à terre, le menottent et l’emmènent au commissariat où il subit un interrogatoire de plusieurs heures (de 14 heures à 2 heures du matin). Il est alors systématiquement menacé et humilié : il sera contraint de monter une volée d’escalier jusqu’à l’avant-dernière marche pour arriver au bureau, puis à redescendre et remonter à plusieurs reprises. Quand enfin les policiers le font entrer dans un bureau où se trouve un commissaire. Yasser est déshabillé et ne garde que ses sous-vêtements ; le commissaire qui le fouille n’hésite pas à pratiquer des attouchements sur ses parties intimes. À 22 h 30, les policiers l’obligent à signer un procès-verbal de vingt-huit pages. Tout au long de son interrogatoire, aucun avocat, ni même ses parents ne sont informés de son arrestation.
Le lendemain matin, Yasser est conduit au tribunal où il est présenté à un juge d’instruction qui confirme les chefs d’accusations d’« atteinte à corps constitué », « atteinte à la personne du président de la République », « incitation à une révolte armée » et « publication d’informations mensongères touchant l’unité nationale ». Il est ensuite présenté au procureur de la République, lequel demande la détention provisoire. Du fait de vidéos postés sur Facebook, Yasser est accusé d’« incitation à attroupement non armé », « outrage à corps constitué », « atteinte à la personne du président de la République », « publications Facebook pouvant porter atteinte à l’unité nationale ». Pourtant, e ces publications ne comportent aucune insulte ni incitation de quelque nature que ce soit. Yasser Rouibah comparaît finalement devant le juge le 27 septembre 2020, il est condamné à une amende de 250 000 dinars. Il est remis en liberté mais reste sous la surveillance ostensible et très étroite d’agents en civil.
Le 7 décembre 2020, alors qu’il s’apprête à rencontrer son avocate au centre-ville de Jijel, Yasser Rouibah est à nouveau brutalement appréhendé. Accusé de nouveau d’« atteinte à corps constitué », de « publication d’informations mensongères » et de « regroupement non armé », il est immédiatement déféré. Mais seul le dernier chef d’inculpation est retenu par le tribunal et Yasser est condamné à trois mois de prison ferme.
Le 17 février 2021, Yasser bénéficie d’une réduction de peine d’un mois et sa condamnation passe donc à deux mois de prison ferme. À sa libération, Yasser est attendu par des amis qui sont tous interpellés par la police et ne seront libérés du commissariat qu’à 2 heures du matin. Les mêmes intimidations subies par Yasser sont appliquées à ses amis étudiants venus de Tipaza, de Skikda et de Médéa pour lui rendre visite, arrêtés sans motif.
Avec la fin du confinement, Yasser Rouibah décide de reprendre ses cours à l’université de Constantine et il continue de participer aux manifestations du Hirak. Le mardi 28 février 2021, lors de la marche des étudiants à Constantine, Yasser a failli être rattrapé par la police qui a lancé un assaut. En retournant à Jijel le dimanche de la semaine d’après, il est arrêté dans un barrage routier au niveau de la commune de Sidi Abdelaziz. Soumis une fois de plus à un interrogatoire à propos de son déplacement à Constantine, il doit affronter des questions à propos des personnes qu’il connaît dans cette ville, celles avec qui il a pris des photos et sur les motifs de son voyage.
Ce harcèlement ininterrompu n’ébranle pas les convictions de Yasser Rouibah. Le jeune étudiant entend plus que jamais poursuivre le combat pour un État de droit. Ces agissements qui illustrent, aux yeux de tous, les méthodes répressives de la dictature ne présagent pourtant pas du scénario mis en scène à Oran.
L’affaire d’Oran : aveux sous la torture
L’escalade dans la guerre psychologique contre la société en dissidence pacifique se traduit par un découplage croissant avec la réalité, les laboratoires de la police politique étant réduits à fabriquer des scénarios totalement imaginaires, souvent à la limite de l’ubuesque. Ainsi, au mépris de toute vérité, Yasser Rouibah est inséré dans un récit dépourvu de tout fondement réel : il se retrouve cette fois-ci carrément impliqué dans une affaire de « terrorisme ».
La dictature militaire, à travers ses appareils policiers et judiciaires, a en effet décidé de neutraliser le Hirak par la diffamation et la calomnie en tentant de présenter certains militants, totalement pacifiques, comme des partisans de la violence et disposés à perpétrer des attentats. La trame de ce storytelling « antisubversif » est d’élargir l’accusation de terrorisme à toutes les formes d’expression politique autonome, démocratiques et non violentes.
C’est ainsi que l’« affaire d’Oran » augure des modifications de la loi 87 bis (mai 2021) destinées à mettre en place un dispositif juridico-administratif structuré autour de textes liberticides qui criminalisent toute expression alternative, toute organisation de la société et toute manifestation pacifique2. C’est dans ce cadre aussi paranoïaque que brutal que la police politique s’acharne sur Yasser Rouibah – et sur d’autres – pour construire de toutes pièces des accusations d’une extrême gravité, totalement fallacieuses. Dans la pire tradition des polices secrètes de régimes totalitaires, Yasser Rouibah est horriblement torturé et contraint de signer des aveux préparés à l’avance. Ce procès-verbal représentant la principale pièce à conviction est la seule base pour incriminer tous les accusés de l’affaire d’Oran.
La mise en œuvre de ce nouveau scénario de guerre contre la société commence le 23 avril 2021, lorsque Yasser est arrêté place du 1er Novembre à Oran alors qu’il manifeste pacifiquement. Yasser se trouve dans la capitale de l’Ouest algérien pour participer au Hirak en solidarité avec une ville devenue la cible prioritaire des forces de sécurité et en proie à une répression très sévère. Passé à tabac lors de son arrestation par des policiers, Yasser Rouibah est emmené au commissariat central d’Oran et placé en garde à vue. Durant son interrogatoire, il n’est pas autorisé à informer ses proches ou à contacter un avocat. Les agents de police ont pris soin de le placer dans une cellule isolée afin qu’il ne puisse pas communiquer avec les autres prévenus.
Pendant les trois jours d’interrogatoire, le jeune hirakiste est extrait de sa cellule et transporté chaque nuit dans un lieu dont les policiers accompagnateurs ne veulent pas lui communiquer le nom ou la localisation. Il s’agit probablement du Centre territorial de recherche et d’investigation (CTRI) de la IIe région militaire, communément appelé « Centre Magenta ». Cette prison secrète est connue pour être depuis des décennies le centre régional de torture de la police politique3. Privé de nourriture et d’eau pendant trois jours, Yasser Rouibah est soumis à la question durant de longues heures, au cours desquelles ses tortionnaires n’hésitent pas à effectuer des attouchements sexuels. Déshabillé, menotté, il est roué de coups sur toutes les parties du corps par les agents de la DGSI, conformément à un usage indigne visant à humilier, à terroriser et à détruire psychologiquement leurs victimes.
L’objectif de ces exactions est en effet d’affaiblir Yasser Rouibah pour lui arracher des informations compromettantes sur d’autres hirakistes arrêtés. Devant son refus obstiné de signer le procès-verbal rédigé par la police politique, les agents intensifient les tortures. Yasser Rouibah est notamment jeté à terre et piétiné avec une brutalité inouïe par un tortionnaire qui lui marche sur le corps en insistant sur l’abdomen, sur le ventre et la cage thoracique. Au bout de la troisième journée de tortures, Yasser Rouibah, pratiquement inconscient, signe le procès-verbal qui lui est présenté.
Yasser Rouibah est déféré devant le procureur général, le 30 avril 2021, soit six jours après son arrestation où lui sont notifiés les différents chefs d’accusations dont il doit répondre : « incitation de citoyens à la révolte », « atteinte à l’unité nationale », « distribution de tracts qui portent atteinte à l’intérêt national » et « appartenance à une organisation violente active à l’étranger ». Durant cette première comparution, Yasser Rouibah déclare explicitement que ces aveux ont été signés sous la torture. Malgré les signes extérieurs des sévices, ni le juge d’instruction ni le procureur n’ordonnent la moindre enquête sur les voies de fait que le prévenu affirme avoir subi.
Scénario policier
Le père de Yasser, Amar Rouibah, résidant à Jijel, apprend l’arrestation de son fils par les réseaux sociaux. Extrêmement inquiet, traversant le pays d’Est en Ouest (près de 800 km séparent les deux villes), il s’est rendu aussitôt à la prison civile d’Oran pour rendre visite à son fils. Il a pu ainsi constater de visu les séquelles et traumatismes causés par la torture. À la suite de ce premier contact, Amar Rouibah a enregistré une vidéo qu’il a publiée sur Facebook, pour informer l’opinion publique des sévices dont son fils Yasser a été victime. Amar Rouibah sera convoqué par la police de Jijel qui lui intimera, sous la menace, l’ordre de faire une nouvelle vidéo désavouant la première. Face au refus de revenir sur son témoignage, les forces de l’ordre arrêtent Amar Rouibah le 8 juillet 2021. Présenté devant le procureur du tribunal de Jijel puis en comparution immédiate, il est remis en liberté avec renvoi du procès pour le 15 juillet 2021. Le verdict lors du procès en première instance condamnera le prévenu à un an de prison ferme assorti d’une amende 50 000 dinars. Il a été remis en liberté en attendant le procès en appel.
En avril 2022, Yasser Rouibah est détenu à la prison d’El Harrach où les déplorables conditions d’incarcération l’affectent fortement, il souffre en particulier d’une forte anémie par carences alimentaires. Yasser Rouibah garde aussi de nombreuses séquelles psychologiques des tortures et mauvais traitements subis depuis de longs mois. Selon le scénario imaginé par les services d’action psychologique de la police politique, un procès l’attend où ses aveux acquis sous la contrainte représenteront probablement l’élément principal du dossier d’accusation fondé sur l’appartenance à un pseudo-réseau terroriste à Oran. Cette mise en cause invraisemblable et dénuée de toute base réelle vise à accréditer l’existence d’une prétendue cellule terroriste disposée à passer à l’action.
À travers la fabrication d’une conspiration sans aucune substance, les services d’action psychologique de la police politique visent plusieurs objectifs. Il s’agit, pour le discréditer, de démontrer l’existence d’un complot aux multiples facettes qui tirerait les ficelles du Hirak tout en faisant croire aux partenaires étrangers que l’Algérie serait en butte à une entreprise subversive coordonnée et disposée à passer à l’action violente. Enfin et surtout, la dictature entend interdire toute évolution politique pacifique en terrorisant la société par le recours à tous les modes de la répression, au mépris du droit et de la morale. Pour réaliser ces visées, le régime ne recule devant aucun moyen et n’hésite pas à détruire un jeune homme seulement coupable d’exprimer librement et pacifiquement ses convictions démocratiques. Yasser Rouibah est innocent, il doit être libéré inconditionnellement et sans délai.
1 De retour à Jijel, Yasser livrera son témoignage à la chaîne de télévision Al Magharibia (14 octobre 2019) : https://www.youtube.com/watch?v=dLo47xk6l9Y.
2 Pour un large aperçu de ces modifications juridiques, voir : MENA Rights Group, Le président algérien durcit par ordonnance la législation antiterroriste, 24 juin 2021 (https://menarights.org/en/articles/le-president-algerien-durcit-par-ordonnance-la-legislation-antiterroriste).
3 Pour un tour d’horizon sur les centres de tortures et d’exécutions extrajudiciaires en fonctionnement depuis la « sale guerre » des année 1990, voir le Dossier n° 6 du Comité pour la justice en Algérie réalisé par Algeria-Watch et Salah-Eddine Sidhoum dans le cadre du Tribunal permanent des peuples, octobre 2003 : https://www.algerie-tpp.org/tpp/pdf/dossier_6_centres.pdf.