Naciria (Boumerdès) : Grève générale en solidarité avec les détenus d’opinion
Chef-lieu de daïra, la ville de Naciria, à l’est de Boumerdès, a été paralysée hier par une grève générale à laquelle ont appelé des citoyens anonymes en signe de solidarité avec les treize détenus d’opinion de la localité, dont cinq parmi eux ont entamé une grève de la faim le même jour à la prison de Koléa.
La localité offrait l’image d’une ville désertée par les siens avec les rideaux des commerces baissés et une circulation réduite au minimum, a-t-on constaté. Outre les commerçants et les boulangers, tous les transporteurs desservant les villages de la région n’ont pas assuré le service. Idem pour le bureau de poste et le service d’état civil, restés fermés durant toute la journée, indiquent des habitants, ajoutant que seuls les pharmacies et les centres de soins étaient opérationnels.
Cette action coïncide avec le premier jour de la grève de la faim décidée par cinq détenus à la prison de Koléa pour «dénoncer leur incarcération et réclamer la programmation de leur procès», indique Me Karima Bouhanik qui leur a rendu visite hier. Il s’agit, selon elle, de Achaibou Abdellah, Hanine Abdellah, Aseklou Toufik, Belmokhtar Farid et Taki Abdennour dont les quatre derniers bouclent leur 9e mois sous les verrous.
Me Samira Agoune souligne, pour sa part, que deux autres détenus, à savoir Ghilas Aissaoui et Boudouda Fatiha sont également en grève de la faim, ajoutant que cette dernière «est très malade et attend son audition depuis plusieurs mois».
Peu après l’entame de leur action, les détenus de Naciria ont été informés par la direction de l’établissement pénitentiaire que le dossier de l’instruction de leur affaire a été clôturé et transmis au parquet, indique Me Bouhanik. A noter enfin que ces détenus sont poursuivis pour divers chefs d’inculpation, dont ceux prévus dans l’article 87 bis du code pénal.
Certains ont été arrêtés le 12 juin 2021, jour de la tenue des élections législatives. Leurs dossiers étaient en instruction au tribunal de Bordj Menaïel avant d’être transférés au pôle pénal de Sidi M’hamed, ce qui a suscité l’inquiétude de leurs familles et proches qui n’ont jamais cessé de clamer l’innocence de leurs enfants.