Liberté d’expression : 10 citoyens passent le week-end en garde à vue
La Rédaction, Radio M, 11 février 2022
Pas moins de 10 citoyens algériens connus pour leur ton acerbe sur les réseaux sociaux, à l’égard des autorités ou pour leur appartenance au Hirak, passent le week-end en garde à vue, en attendant leurs présentations devant le procureur de la république.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), 4 citoyens ont été arrêtés et mis en garde à vue ces derniers jours à Alger. Il s’agit du jeune Mohamed Amine Bourahla qui est toujours en garde à vue au commissariat du 5e à Bab El Oued, depuis son arrestation le matin du mardi 8 février 2022 au boulevard des martyrs. « Une perquisition au domicile familial a eu lieu le mercredi 9 février » a indiqué le CNLD.
Toujours à Alger, Zakaria Laroussi arrêté mardi et placé en garde à vue en attend sa présentation devant le procureur prochainement. « Son ordinateur portable a été confisqué » indique la même source.
Le jeune activiste du Hirak connu sous le nom d’« Abdou Casbah » et Djamel Lbohi ont été également arrêtés mercredi à Alger. Ils ne sont toujours pas relâchés.
Pas moins de 4 autres citoyens ont été placés en garde à vue dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il s’agit de Tahar Gacem, arrêté à Boghni depuis quelques jours. Mais aussi de Mouloud Djabellah arrêté le mardi 1er février à Azazga, Malek Boubekki de Bouzeguene, arrêté le 2 février sur son lieu travail à Azeffoun et Madjid Oumaouche, arrêté le samedi 5 Février 2022 à Tigzirt. Ils sont tous en garde à vue à Tizi Ouzou, en attendant leurs présentations devant le procureur de la république prochainement.
Mohamed Faouzi Ounissi extradé de Turquie récemment, a été arrêté de chez lui à Annaba ce vendredi 11 Février 2022 à 10h du matin. Selon sa famille, « il a été arrêté par la police puis remis à la gendarmerie de Sidi Ammar où il est en garde à vue pour enquête en attendant son transfert à El Taref pour présentation devant le procureur ». À rappeler qu’il a été arrêté d’abord en Turquie le 23 janvier 2022 puis extradé vers l’Algérie.
Ainsi, deux citoyens passent le week-end en garde vue dans la wilaya d’Annaba. En plus de Faouzi Ounissi, Hassan Aouadi, arrêté mercredi 9 février 2022, est toujours retenu en garde à vue en attendant sa présentation devant le procureur de la république.
Il faut noter que plus de 300 détenus d’opinion sont incarcérés depuis plusieurs mois dans les différentes prisons du pays. Une quarantaine de ces prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim ouverte depuis 15 jours. Ils rejettent les lourdes accusations retenues contre eux et réclament la programmation de leur procès.
À noter aussi que les défenseurs des droits humains en Algérie dénoncent une campagne d’arrestation et de répression à l’approche du troisième anniversaire de la révolution du 22 février 2019.