De lourdes peines pèsent sur Abdelkrim Zeghilèche

Accusé d’“appartenance à une organisation terroriste” et d’“apologie du terrorisme”

Liberté, 27 janvier 2022

Placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribunal d’El-Ziadia le 24 janvier dernier, l’activiste Abdelkrim Zeghilèche est accusé d’“appartenance à une organisation terroriste” – Rachad – et d’“apologie du terrorisme”. C’est ce que nous a confié, hier, son frère, Moumen Zeghilèche, qui lui a rendu visite, mardi dernier, au lendemain de son incarcération à la prison Boussouf, située à la sortie ouest de la ville de Constantine. “Abdelkrim se dit choqué d’apprendre les charges retenues contre lui. Personne ne s’attendait d’ailleurs à de telles accusations gravissimes qui, au demeurant, ne tiennent pas la route. Tout le monde sait que mon frère se réclame toujours de la mouvance démocratique, c’est un militant progressiste”, nous a déclaré Moumen Zeghilèche.

Et d’ajouter : “Comment ose-t-on accuser de ‘terroriste’ ou de militant de Rachad quelqu’un qui combat ouvertement les partisans de l’idéologie islamiste ?” Selon notre interlocuteur, un collectif de défense, composé de cinq avocats, vient de prendre en main le dossier du journaliste en détention préventive. “Parmi les avocats qui se sont déjà constitués pour défendre Abdelkrim, figure maître Cherifa Alioua, qui devrait lui rendre visite à la prison Boussouf, ce jeudi 27 janvier”, nous a-t-il fait savoir. Ainsi donc, de lourdes charges pèsent sur cet activiste politique intrépide qui n’en est pas d’ailleurs, à son premier démêlé avec la justice.

En effet, le fondateur de la première radio en ligne basée à Constantine, a eu déjà à séjourner part le passé au centre pénitentiaire d’El-Koudia. C’est pur la quatrième fois qu’il se retrouve derrière les barreaux depuis 2018, dont la dernière incarcération remonte au mois de juin 2020. Il avait été condamné en première instance à deux ans de prison ferme pour “atteinte à l’unité nationale” et “outrage au chef de l’État”. Sa peine sera ensuite réduite à un an de prison dont six mois ferme, à l’issue de son procès en appel.

KAMAL OUHNIA