Alerte Algérie : Le lanceur d’alerte Mohamed Benhalima ne doit pas être expulsé vers l’Algérie
Algeria-Watch, 28 janvier 2022
Mohamed Benhalima, lanceur d’alerte et exilé politique algérien a été arrêté le 27 janvier 2022 par la police française et placé dans un centre de rétention en région parisienne. Si son expulsion vers l’Algérie se concrétise, il risque les pires sévices de la part d’un régime impitoyable pour lequel les droits de l’homme n’ont aucune signification. Mohamed Benhalima, ancien caporal-chef de l’armée de terre, avait demandé asile en Espagne. Se sentant menacé à la suite de la déportation par le ministère de l’intérieur espagnol de Mohamed Abdellah le 22 aout 2021, il avait illégalement quitté l’Espagne pour se réfugier en France. Il risque d’être reconduit en Espagne dont le gouvernement n’hésite pas à extrader les opposants algériens vers leur pays.
Youtubeur très suivi en Algérie et ailleurs dans le monde, il a révélé plusieurs scandales touchant la junte militaire algérienne impliquant des hauts gradés de l’armée. L’activisme résolument pacifique de Mohamed Benhalima ne l’a pas empêché d’être sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par le régime algérien pour « adhésion à un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’État et l’unité nationale, financement d’un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’État et blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle ». Accusations évidemment dénuées de tout fondement, seulement destinées à porter atteinte à l’honneur d’un militant non violent dont la probité est avérée.
Il est de notoriété publique que les atteintes grave à la dignité, la torture et les mauvais traitements sont la pratique commune des forces de répression algériennes. Le gouvernement français ne peut ignorer les multiples communications des rapporteurs spéciaux de l’ONU dont fait objet l’Algérie. En effet le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a condamné à plusieurs reprises le régime d’Alger pour graves atteintes aux droits de l’homme, torture, et poursuite pour d’imaginaires « activités terroristes ».
Si le réfugié politique Mohamed Benhalima devait être livré aux autorités d’Alger, il est plus que probable qu’il subira les pires sévices et les formes de tortures systématiquement pratiquées par la police politique secrète. La République Française en assumera l’entière responsabilité. Mohamed Benhalima ne doit pas être livré à des tortionnaires. Algeria-Watch prend l’opinion internationale à témoin et appelle le gouvernement français à respecter ses engagements internationaux en matière de protection des réfugiés politiques.