Des dizaines d’APC bloquées à cause du code communal: Des dizaines d’APC bloquées à cause du code communal

Le ministère de l’Intérieur interpellé

Mohamed Kebci, Le Soir d’Algérie, 16 décembre 2021

Certaines APC ont été installées dans un climat tendu et la cérémonie a failli dégénérer dans certains cas. Le ministère de l’Intérieur est interpellé par les nouveaux élus sur un cas très précis autour duquel le code communal entretient le flou.
Karim Aimeur – Alger ( Le Soir) – « Il faut que le ministère de l’Intérieur intervienne pour apporter des clarifications sur ce cas et éviter ainsi le blocage des assemblées. »
C’est là un cri de détresse lancé par un élu d’une commune de l’intérieur du pays où une alliance entre les perdants contre le gagnant risque de faire capoter la volonté populaire. La liste gagnante est la seule à avoir dépassé le seuil de 35% des voix admises pour présenter un candidat à l’élection du P/APC.
Le code de la commune, lui, évoque le cas où deux listes ont plus de 35%, aucune liste n’a plus de 35%, et le cas de la liste majoritaire. Le cas d’une seule liste est ignoré et, de ce fait, des dizaines de communes risquent le blocage, selon des sources partisanes.
En effet, près de 20 jours après les élections locales du 27 novembre dernier, de nombreux P/APC et P/APW peinent à se faire installer en l’absence d’une liste majoritaire et de consensus autour d’un candidat.
Selon des sources locales, plusieurs Assemblées locales ont été installées par les représentants de l’administration dans un climat très tendu. Dans certains cas, on nous signale que la cérémonie a failli dégénérer en bagarre et l’élection du premier magistrat de la commune est reportée.
Les tractations entre les candidats sont serrées et les jeux d’alliance n’ont pas encore abouti dans de nombreuses assemblées, sur lesquelles plane le spectre du blocage.
Les partis politiques n’hésitent pas à « accuser » le dernier amendement du code communal et de la nouvelle loi électorale qui ont créé des situations difficiles à gérer. Alors que l’ancien code attribue d’office le poste de président de l’assemblée à la liste ayant obtenu le plus de voix, sans tenir compte de la majorité, le nouveau code introduit de nouvelles règles pour ce choix.
Ainsi, en cas de présence d’une liste majoritaire, le poste lui revient de droit. En l’absence d’une majorité, les deux listes ayant plus de 35% ont le droit de présenter un candidat. Et si aucune liste n’a obtenu plus de 35%, toutes les listes peuvent alors prétendre au poste de président de l’assemblée. Le flou demeure sur le cas où une seule liste a plus de 35% des voix, d’où les appels au ministère de l’Intérieur à apporter des précisions sur ce cas.
Selon des responsables du FFS, ce cas bloque, pour le moment, l’installation de plusieurs P/APC.
« Le FFS a été la grande victime de cette nouvelle loi électorale avec son dispositif drastique et bureaucratique. Aujourd’hui encore, après l’annonce des résultats électoraux, nous découvrons les affres de cette nouvelle loi qui ouvre la voie aux arrangements souterrains contre nature pour l’établissement des majorités au sein des assemblées locales. Ainsi, des listes perdantes peuvent prétendre à la faveur de cette loi (la coalition des perdants contre le gagnant) pour prendre les commandes de beaucoup de collectivités en contradiction totale avec le choix populaire majoritaire », s’indigne Hakim Belahcel, membre de l’instance présidentielle du parti.
Le cas de la commune de Birkhadem à Alger est édifiant. Les perdants se sont alliés contre le gagnant, à savoir le FFS. Dans une vidéo, un des membres de cette alliance appelle à l’« éradication du MAK qui est très présent à Birkhadem » en confondant les élus du FFS qui ont gagné l’élection locale avec le MAK !
L’intrusion de l’argent dans le choix des maires est également dénoncée par certains partis, dont le FLN.
K. A.


Fraude à Alger et Béjaïa: Le Conseil d’État tranchera aujourd’hui

Au lendemain des élections locales du 27 novembre dernier, le FFS a dénoncé des cas de fraude électorale et de falsification de P-V de dépouillement. Il a introduit des recours auprès du Conseil d’Etat en ce qui concerne les cas de l’APW d’Alger où le FFS a obtenu 4 sièges et de l’APW de Béjaïa où le parti a eu 15 sièges. Le FFS, qui a mentionné des cas de fraudes, sera entendu ce matin par le Conseil d’État qui rendra son verdict le soir de la même journée, selon un responsable du plus vieux parti de l’opposition.
K. A.