RCD : «Le pouvoir veut en finir avec la subvention des produits de base»

Mohamed Kebci, Le Soir d’Algérie, 24 octobre 2021

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie se dit «inquiet» quant à la «poursuite de la dégradation effrénée du pouvoir d’achat et des conditions de vie de l’ensemble des salariés et la descente aux enfers des catégories sociales les plus fragiles».
Dans un communiqué sanctionnant la réunion mensuelle de son secrétariat national, le parti progressiste relève «qu’aucun produit ou service n’échappe à une hausse de prix», ce qui constitue, selon lui, le fruit «d’une politique antisociale pilotée par le gouvernement dont l’objectif est d’en finir de la manière la plus brutale avec la subvention des produits de base». Pour le parti que préside Mohcine Belabbas, «le discours populiste contre la spéculation n’est destiné qu’à cacher une orientation inscrite dans le programme de l’Exécutif. Il consiste en la dévaluation rampante et continue du dinar et l’étranglement de l’approvisionnement en intrants de production pour juguler le déficit de la balance commerciale qui creuse dans le peu de réserves épargnées par la boulimie des clientèles». Une politique qui, ajoute-t-il, « organise précisément les hausses des prix et, de fait, la spéculation aussi, entre autres dépréciation de la monnaie et rareté des produits».
Et au RCD de constater que «la brutalité de ces mesures soutenue par un dispositif implacable de répression policière et judiciaire étouffe toute vie publique, politique, syndicale ou associative et provoque une amplification dangereuse du chômage, une recrudescence alarmante de la harga et une insécurité grandissante dans le pays». Et devant cette détresse et les interrogations légitimes des citoyens, le RCD accuse le pouvoir de jouer une fois de plus à la diversion en «braquant ses médias sur des supposés ennemis à abattre et en multipliant la recherche de boucs émissaires pour justifier son entêtement à poursuivre une politique fondée sur la spoliation de la souveraineté du peuple et la mainmise sur les richesses du pays».
Sur un autre plan, le RCD estime que l’élargissement des dispositions de l’article 87 bis du code de procédure pénale constitue une «menace directe pour les activités politiques les plus banales». Pour lui, «la dissolution du RAJ (Rassemblement actions jeunesse), les menaces de dissolution qui pèsent sur des partis politiques d’opposition, le maintien en prison de détenus d’opinion et les interpellations quotidiennes de militants et de citoyens engagés dans le Hirak pour des motifs fallacieux sont aussi des avertissements pour les organisations syndicales.
Cette politique qui pousse les citoyens dans leurs derniers retranchements est dangereuse pour le pays». Et de regretter «qu’au lieu de cultiver cette formidable énergie du mouvement révolutionnaire pacifique de février 2019 au profit du pays, aider à son développement et concrétiser les aspirations des populations à l’universalité, le noyau du système politique qui a ruiné le pays a fait le choix inique de se recomposer en vase clos.
Les conséquences sont implacables : un régime liberticide et répressif au plan interne et un pouvoir non légitime, faible et non crédible aux yeux des partenaires du pays».
M. K.