Algérie – France : « Il faut revoir les relations économiques »

Y.D., TSA, 11 Octobre 2021

La crise diplomatique entre l’Algérie et la France, qui a été provoquée par les propos d’Emmanuel Macron, pourrait avoir de graves répercussions sur les relations économiques entre les deux pays.

Les répliques de cette crise commencent à atteindre les milieux d’affaires. Dans un communiqué publié ce lundi 11 octobre, l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a dénoncé les propos du président Macron sur l’Algérie et son histoire.

Les membres de l’AGEA « refusent (toute atteinte) à l’Algérie et à son image », écrit le président de cette association professionnelle, Mouloud Khelloufi dans le communiqué.

« L’Association se joint à la réaction des institutions de l’Etat et qui démontre que l’Algérie est une force de frappe », a ajouté Khelloufi, en affirmant que l’AGEA appelle à la « révision » des relations économiques avec la France et l’Union européenne.

« L’AGEA œuvre avec l’ensemble des partenaires sociaux nationaux pour la création d’un comité national en vue de couper les relations économiques avec tout pays qui ne nous se respecte pas », a indiqué le président de l’AGEA qui remercie les entreprises algériennes ayant décidé de couper leurs relations avec 500 sociétés françaises activant dans l’import-export.

Les germes d’une rupture

Cette volonté de rupture économique a été évoquée par le président de la République dimanche soir, lors d’un entretien avec des médias algériens. Abdelmadjid Tebboune a mis en avant l’essor économique de l’Italie par opposition au modèle français.

Le président Tebboune a indiqué que l’économie algérienne a « quelque ressemblance » avec le modèle économique italien.

Pour le chef de l’Etat, la proximité de l’Algérie avec l’Italie va être bénéfique pour les hommes d’affaires algériens. « Notre économie ne ressemble pas du tout à l’économie française », a lancé Abdelmadjid Tebboune.

L’Italie, 1er client de l’Algérie et son 3e fournisseur en 2020

En 2020, selon les données du ministère français de l’économie, les échanges commerciaux en 2020 entre l’Algérie et la France s’élevaient à 6,9 milliards d’euros.

« L’Algérie est un partenaire économique important de la France », peut-on lire sur le site du Ministère de l’économie, des finances et de la Relance (Bercy).

Cependant, en raison du ralentissement économique dû à la pandémie de la Covid-19 et de la mise en place de barrières tarifaires et non-tarifaires, les échanges commerciaux entre la France et l’Algérie « ont marqué un net ralentissement en 2020 », selon Bercy.

« Une tendance confirmée au 1er semestre 2021 », ajoute la même source. Les produits agricoles, les produits pharmaceutiques et les véhicules et accessoires automobiles sont les principaux produits exportés par la France vers l’Algérie en 2020.

Selon le ministre français de l’Economie, la France a conservé son rang de 2e fournisseur de l’Algérie en 2020, avec une part de marché de 10,6 %, derrière la Chine (16,8 %), et devant l’Italie (7,1 %). En matière d’importations, la France était le 2e client de l’Algérie en 2020 avec 13,3 % du total des exportations algériennes, derrière l’Italie (14,7 %), et devant l’Espagne (10 %) et la Chine (5 %).