Réconciliation nationale : « le dossier des disparus n’est pas clos » (SOS Disparus)
Radio M, 28 septembre 2021
16 ans après l’adoption de la charte du 29 septembre 2005, « pour la paix et la réconciliation nationale », les familles des disparus, réitèrent leur demande d’abrogation de cette charte qui « bafoue » selon eux, le droit des victimes à la vérité, légalise l’impunité et appelle à l’oubli.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, SOS Disparus et le CFDA, ont appelé, le gouvernement algérien à « respecter enfin les droits des victimes, en ouvrant des enquêtes effectives pour faire la lumière sur le sort de toutes les personnes disparues et en poursuivant et jugeant les responsables de ces violations graves des droits de l’Homme ».
Les deux organisations ont critiqué le fait « que les autorités algériennes présentent la charte comme un modèle de justice transitionnelle ». « Elle est loin de répondre aux exigences d’un tel processus », et « ne peut constituer une base raisonnable d’une transition vers une paix solide et durable » ont ajouté les signataires du communiqué.
« Malgré toutes les restrictions apportées par l’Etat algérien et sa volonté de faire taire la voix portée par les familles de disparus, celles-ci continuent avec persévérance et courage leur combat en quête de vérité ».
Le CFDA et SOS Disparus, ont également mis en exergue, la révision du 30 décembre 2020, où « la charte est intégrée au Préambule de la Constitution, ce qui marque une nouvelle preuve de la consolidation de la négation de la vérité et de la justice pour toutes les victimes ». « Malgré toutes les restrictions apportées par l’Etat algérien et sa volonté de faire taire la voix portée par les familles de disparus, celles-ci continuent avec persévérance et courage leur combat en quête de vérité » ont-ils ajouté.
Rappelons qu’en 2005, l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, a fait adopter par référendum la charte « pour la paix et la réconciliation nationale », et ses textes d’application sont entrés en vigueur en février 2006.
Depuis lors, « les familles de disparus ne peuvent plus saisir la justice de leur pays. En effet, l’article 45 de ces textes dispose qu’aucune poursuite ne peut être engagée, à titre individuel ou collectif, à l’encontre des éléments des forces de défense et de sécurité de la République, toutes composantes confondues, pour des actions menées en vue de la protection des personnes et des biens, de la sauvegarde de la Nation et de la préservation des institutions de la République algérienne démocratique et populaire. Toute dénonciation ou plainte doit être déclarée irrecevable par l’autorité judiciaire compétente » apprend-on dans le communiqué.