Ath Abbas se mobilise pour la libération du militant Malek Boudjemâa
Alors que l’interpellation des activistes politiques se proursuit à Bejaia
Liberté, 12 septembre 2021
La région des Ath Abbas, dans la haute vallée de la Soummam, se mobilise pour réclamer la libération d’un de ses enfants prodiges, Malek Boudjemâa en l’occurrence, un fils de chahid et militant associatif, arrêté lundi 6 septembre dernier par des éléments de la Gendarmerie nationale, lesquels ont perquisitionné son domicile sis à Guendouze, chef-lieu communal d’Aït R’zine, dans la daïra d’Ighil Ali.
En effet, le comité de soutien au militant Malek Boudjemâa, créé par un collectif citoyen au lendemain de son interpellation, a organisé, jeudi soir, un grand meeting populaire au village de Guendouze en signe de solidarité avec cet animateur du mouvement associatif local, connu pour son engagement en faveur des activités culturelles et humanitaires. Lors de ce rassemblement citoyen et pacifique, plusieurs militants politiques et activistes du Hirak, à l’image du député démissionnaire Khaled Tazaghart, ont pris la parole devant la foule pour clamer haut et fort l’exigence de la population locale, à savoir “la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion”, dont l’enfant d’Aït R’zine qui se trouve toujours en garde à vue.
Selon Me Sofiance Ouali, un natif de la région des Ath Abbas, le militant Malek Boudjemâa est placé en garde à vue à la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou depuis plus de 72 heures. Comme pour maintenir la mobilisation, le même collectif citoyen d’Ath Abbas appelle à une marche populaire pour aujourd’hui, samedi 11 septembre, au chef-lieu communal d’Aït R’zine, pour exiger la libération de Malek Boudjemâa et de tous les militants et activistes emprisonnés pour délit d’opinion. Par ailleurs, dans la ville de Kherrata, les services de police ont procédé, mercredi dernier, à l’arrestation de deux autres activistes du Hirak, a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Il s’agit du jeune militant Ahmed Amrane, interpellé sur son lieu de travail (magasin de commerce), et de Bachir Amrane, arrêté devant son domicile familial sis à Kherrata.
À Aokas, autre bastion du Hirak dans la région est de Béjaïa, la tension demeure vive après la convocation par la police de deux autres activistes, à savoir le jeune Farid Ikni, frère du détenu Djamel Ikni qui croupit à la prison de Koléa (Tipasa) depuis le 2 septembre dernier, et son cousin Fahem Ikni. Si ce dernier a refusé de répondre à la convocation des services de sécurité pour des raisons de santé, le frère de Djamel Ikni s’est présenté, jeudi après-midi, au commissariat central de Béjaïa où il a été auditionné par les services de la Police judiciaire (PJ) à propos des rassemblements citoyens organisés chaque soir devant leur domicile familial sis à la cité des Palmiers, à Aokas. Après plusieurs heures d’interrogatoire, Farid Ikni a été relâché dans la soirée de jeudi 9 septembre.
KAMAL OUHNIA