Sami Agli, président de la CAPC : «Le Covid-19 est en train d’emporter énormément d’entreprises»
Leila Zaimi, Le Soir d’Algérie, 17 août 2021
Dès les premiers appels à la solidarité nationale, les opérateurs algériens ont répondu présents. « Solidarité, union et aide aux victimes » sont les mots d’ordre de plusieurs entreprises algériennes en ces moments difficiles (crise sanitaire, pénurie d’oxygène et incendies meurtriers), indique le président de la CAPC.
Leila Zaimi – Alger – (Le Soir) – «Les entreprises algériennes ont joué un grand rôle en ces moments de crise multidimensionnelle. Elles se sont mobilisées pour venir en aide aux victimes d’incendies et aux malades souffrant de complications dues au Covid-19, et ce, dans 12 wilayas. Les opérateurs ont participé fortement à l’élan de solidarité du peuple algérien », a déclaré, hier, sur la radio nationale Sami Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC). Il a également souligné que pendant ce temps, les entreprises n’ont pas cessé d’alimenter le marché en produits nécessaires, «la production des entreprises ces dernières semaines a doublé», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, décrivant la situation des entreprises algériennes, Agli dira qu’elle est « mauvaise et difficile». «À l’instar de beaucoup d’entreprises à travers le monde, la situation des entreprises algériennes est très difficile», annonce-t-il clairement. La raison de ce malaise est surtout due à la crise sanitaire et ses répercussions. «Depuis plus d’une année, le Covid-19 freine davantage notre économie, il est en train d’emporter énormément d’entreprises. Nous parlons principalement de TPE/PME qui représentent environ 90% des entreprises algériennes», regrette-t-il. Avant d’enchaîner : «La crise touche davantage les entreprises les plus vulnérables. Ces dernières n’arrivent plus à faire face à cette crise qui dure», a-t-il expliqué.
Le défi à relever aujourd’hui est de passer vite cette crise avec le moins de dégâts possible. «Les pouvoirs publics, nos partenaires, doivent sauver et préserver ce qu’il en reste. Beaucoup de secteurs sont sinistrés, à savoir, la communication, les services et le tourisme», a souligné le président de la CAPC.
En ce sens, il appelle «toutes les énergies à se mobiliser pour préserver les emplois, qui sont le vrai moteur de la croissance et de l’économie» (emploi, pouvoir d’achat, consommation, relance économique). Et pour ce faire, des réformes multidimensionnelles s’imposent.
Concrètement, les solutions pour une relance économique résident dans les «réformes bancaires et fiscales, l’assainissement de l’arsenal juridique et réglementaire», rappelle-t-il. «Les chantiers où nous pouvons intervenir sont multiples. Nous devons revoir l’amnistie fiscale pour les entreprises les plus vulnérables», estime-t-il. Le président de la CAPC souligna, lors de son intervention, l’importance de la chose économique dans le monde actuel. Pour lui, « aujourd’hui, c’est l’économie qui reflète la force d’un pays. Les règles et les outils de force ont changé. Le monde évolue ». La souveraineté des nations est également «économique», a-t-il attesté.
L. Z.