Face à la saturation des hôpitaux, des familles dans le désarroi: Cherche oxygène désespérément
Liberté, 24 juillet 2021
À Oran, les appels de détresse, émanant de proches de malades atteints de Covid-19 faute de place dans les hôpitaux et nécessitant en urgence des sources d’oxygène, se multiplient sur les réseaux sociaux.
Depuis plus d’une semaine, la situation épidémiologique de la Covid-19 s’est extrêmement détériorée dans la métropole de l’Ouest, prenant des allures de crise sanitaire sans précédent avec la barre des 100 cas/jour largement dépassée, et surtout la saturation des hôpitaux et services dédiés à la Covid-19.
Des images rares de l’hôpital Chtaïbo entièrement affecté aux personnes atteintes par le virus, montrant des patients et patientes installés sur des chaises, un masque d’oxygène sur le visage, en disent long sur la réalité du terrain.
Les scènes de colère de proches de malades suppliant et exigeant de l’oxygène, pour un père, une mère ou un fils, sont récurrentes, témoignant de la pression et de la tension sur la disponibilité de l’oxygène dans les services.
D’ailleurs, la quête de l’oxygène ou de concentrateurs est telle qu’aujourd’hui avec les prix qui ont flambé, les citoyens sont choqués et voient ainsi la vie de leurs parents dépendre de ces appareillages et de la disponibilité de l’oxygène, d’autant que le nombre de malades se faisant soigner à domicile ne cesse d’augmenter.
Une situation éprouvante de devoir soigner seul un malade atteint de la Covid-19 avec le risque que cela comporte.
Il y a plusieurs jours, un concentrateur d’oxygène qui se vendait entre 12 000 et 15 000 DA est désormais proposé à 250 000 DA. Le plus difficile est de trouver des bouteilles d’oxygène, nous dit-on.
Dans ce contexte de crise sanitaire, les associations de bienfaisance sont montées au créneau face aux SOS, aux demandes d’aide pour obtenir gratuitement un concentrateur, proposant des appareils en location, la liste d’attente ne cessant de s’allonger, tandis qu’ailleurs, des sociétés privées proposent les appareils à la vente ou à la location.
D’aucuns attendent dès lors des mesures concrètes en urgence et à la hauteur de la situation pour assurer la prise en charge des cas de Covid-19, sauver des vies, d’autant que cette troisième vague s’avère être avec un variant extrêmement virulent et contagieux.
D. L.
Manque d’oxygène dans les hôpitaux: L’État mobilise tous les moyens
Karim Aimeur, Le Soir d’Algérie, 24 juillet 2021
Au niveau de plusieurs hôpitaux, submergés par les malades, se pose le problème du manque d’oxygène. Ce produit vital est plus que nécessaire pour sauver les personnes atteintes du Covid-19 et qui présentent des difficultés respiratoires.
Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – La situation sanitaire est alarmante. La disponibilité de l’oxygène médical dans les structures de santé, dans cette conjoncture marquée par l’explosion du nombre des contaminations au Covid-19, est plus que nécessaire pour sauver des vies humaines.
Face aux difficultés, nombreux sont ceux qui lancent des appels sur les réseaux sociaux afin de se procurer une bouteille ou un concentrateur d’oxygène, voire même une place dans les hôpitaux saturés pour secourir un parent ou un proche en détresse respiratoire.
Face à cette situation, l’État a décidé de réagir
En effet, les entreprises activant dans la production et le transport de l’oxygène liquide sont toutes réquisitionnées afin de pouvoir satisfaire la demande de toutes les structures hospitalières. «Les ministères de l’Industrie et de l’Industrie pharmaceutique ont réquisitionné l’ensemble des moyens de production et de transport de l’oxygène liquide, qui seront désormais coordonnés par une cellule au niveau du Premier ministère pour pouvoir acheminer l’oxygène vers toutes les structures hospitalières», a annoncé jeudi le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, précisant qu’il ne s’agit pas seulement de produire de l’oxygène, mais aussi de le transporter dans un « pays continent».
L’Algérie produit actuellement près de 450 000 litres par jour d’oxygène liquide, soit le triple de la production moyenne en 2020 ; ce qui permet de prendre en charge des dizaines de milliers de malades, a-t-il affirmé.
M. Benbahmed a annoncé, également, une hausse prochaine de la production d’oxygène liquide avec l’entrée en activité de nouveaux intervenants qui « ont quasiment fini leurs installations et qui devraient être opérationnels dans les semaines à venir».
Et au-delà de ces capacités de production, de nombreuses opérations d’importation de concentrateurs d’oxygène ont été introduites, a révélé le ministre qui a fait savoir que près de 6 000 concentrateurs devraient être importés dans les semaines à venir dont près d’un millier dans les jours qui viennent.
Cela devrait permettre de pallier le problème des malades qui sont oxygénés à domicile ou dans des lieux qui ne bénéficient pas d’infrastructures d’oxygénothérapie, a indiqué M. Benbahmed.
La veille, lors d’une réunion en visioconférence avec les directeurs de la santé de wilaya (DSP), le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a appelé les DSP à la nécessité d’actualiser «les informations sur les besoins de chaque wilaya en oxygène, à travers la plateforme électronique de la Cellule d’oxygène, créée récemment par le Premier ministère, afin de faciliter leur approvisionnement en cette substance vitale en temps opportun et de préserver la santé et la vie des malades».
Le ministre a également fait savoir qu’un opérateur privé allait se lancer prochainement dans la production de cette substance vitale.
Il y a quelques jours, le ministre de l’Industrie pharmaceutique avait réuni des cadres de son secteur, ceux du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et du ministère de la Santé, ainsi que les représentants des cinq producteurs d’oxygène médical actuellement opérationnels et qui sont : Linde Gas, Calgaz, Sidal, Ryanox et Aures Gaz. Il a été décidé de mobiliser l’ensemble des moyens nationaux de production et de logistique pour assurer une disponibilité continue de l’oxygène médical au niveau des établissements hospitaliers.
À cet effet, il a été convenu d’augmenter la capacité de production d’oxygène médical à travers l’apport de l’oxygène industriel après validation des services compétents de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques pour un usage médical.
K. A.