Aïn Témouchent: Brahim Laâlami condamné à trois mois de prison ferme

Liberté, 3 juillet 2021

Chemseddine Laâlami, dit Brahim Laâlami, vient d’être condamné à trois mois de prison ferme sans mandat de dépôt par le tribunal d’Aïn Témouchent. 

Lui qui avait tenté de rallier les côtes espagnoles, en compagnie de 14 autres candidats à l’émigration  clandestine, était accusé  de sortie illicite du territoire national (article 175 bis-1 du code pénal).

Brahim Laâlami et ses compagnons de voyage avaient été interpellés, il y a quelques jours, au large de la plage de Terga, sise à 76 km du chef-lieu de wilaya d’Aïn Témouchent, par les gardes-côtes de Béni-Saf et remis à la Gendarmerie nationale d’El-Malah. Me Youcef Benkaâba avait réfuté les rumeurs colportées un temps sur les réseaux sociaux selon lesquelles les harraga avaient été interceptés par les services de sécurité espagnols et expulsés vers l’Algérie.

Lors du procès en comparution  immédiate  qui  s’est  tenu  jeudi  dernier, le procureur de la République a requis la peine maximale prévue par la loi, soit six mois de prison ferme. 

De leur côté, les avocats ont axé leurs plaidoiries sur  la  situation  sociale difficile des accusés et la détérioration des conditions de vie en Algérie. Même s’il n’a pas fait l’objet d’un mandat de dépôt, Brahim Laâlami n’a pas été remis en liberté et doit être transféré vers sa wilaya de résidence Bordj Bou-Arréridj pour être présenté devant le procureur de la République.

Le hirakiste, qui a déjà été condamné à la  prison pour son activisme dans le mouvement populaire, est, en effet, poursuivi dans le cadre d’autres affaires, notamment un dossier portant sur une opération de solidarité durant le mois de Ramadhan, selon Me Benkaâba.

Par ailleurs, le tribunal correctionnel de Sidi Bel-Abbès a jugé  mercredi dernier  Ryma  Ziadi, activiste  du  Hirak,  poursuivie  pour  les  chefs  d’accusation d’outrage  à  corps  constitués, atteinte  à  l’unité  nationale  et  incitation  à attroupement. Le parquet a requis trois ans de prison ferme contre l’accusée dont les avocats, là aussi membres du collectif de défense du Hirak, ont plaidé la relaxe. 

“Mme  Ziadi, comme  tous  les  hirakistes, n’a  fait  qu’exercer   son  droit  à manifester pacifiquement et à exprimer son opinion. Droits qui sont garantis par la Constitution  et  les  différentes  chartes  internationales  signées par l’Algérie”, a expliqué à Liberté Me Benkaâba qui a déploré que les hirakistes fassent désormais l’objet de suspicion aux yeux des services de sécurité algériens. Ryma Ziadi, qui est derrière les barreaux depuis le 23 juin dernier, sera fixée sur son sort le 7 juillet.                              
 

S. OULD ALI