124e vendredi du Hirak : Tizi-Ouzou et Bejaia capitales des Algériens
Info Radio M , 2 juillet 2021
Le Hirak n’est pas près de s’arrêter à Tizi-Ouzou et à Bejaia où les citoyens sortent par milliers, mais aussi dans d’autres wilayas du pays où la flamme du 22 février 2019 est maintenue par des groupes de militants décidés à ne pas rentrer chez eux.
Pour ce 124e vendredi, des milliers de personnes ont déferlé sur la ville des Genets à Tizi-Ouzou, pour réclamer le changement radical du régime et appeler au départ des têtes de la ‘’Issaba’’ encore au pouvoir. Les marcheurs dont des dizaines venus des wilayas d’Alger et de Boumerdès, ont battu le pavé malgré la chaleur suffocante, munis de banderoles qui reprennent les slogans habituels dont « Etat civil et non militaire », « Liberté pour les détenus d’opinion » et « Pour une IIe République ».
Des pancartes de soutien et de solidarité à Fethi Ghrès, coordinateur du MDS, mis sous mandat de dépôt jeudi, ont été levées par des manifestants, tandis qu’une banderole réclamant la libération des militants ‘’kabyles’’ en détention à Tizi-Ouzou dont Hamou Boumediene, a fait son apparition. Pour répondre au plan de ‘’division’’ qui vise le Hirak, un jeune algérois qui dit avoir participé pour la 5e fois aux marches de Tizi-Ouzou dira dans une vidéo sur facebook, que « cette ville est devenue la Mecque de tous les libres et la capitale des Algériens assoiffés de démocratie ».
Capitale de tous les ‘’libres’’
Parmi les slogans chantés tout le long de la marche « Ya L3assima Hallou L’biban, 5 juillet Djayin » (Ouvrez les portes de la capitales, nous arrivons le 5 juillet), se veut comme un rendez-vous donné par les algériens pour reconquérir la capitale interdite aux marches de vendredi depuis la fameuse instruction du ministère de l’Intérieur.
A Bejaia, la détermination n’est pas de moindre importance qu’à Tizi-Ouzou. Des milliers de citoyens dont certains venus d’autres wilayas, ont participé à la marche de ce vendredi 2 juillet réitérant les slogans de « départ de la Issaba », d’« Etat civil et non militaire ». Comme à l’accoutumée, les marcheurs se sont donnés rendez-vous à l’esplanade de la maison de la culture Taous Amrouche, avant d’entamer leur marche vers le bâtiment administratif de la wilaya. A Bejaia, les citoyens ont scandé « Libérez les otages », tandis que des appels « à la reprise des marches dans les autres wilayas », ont été lancés par des manifestants.
La journée du 124e vendredi a, par ailleurs été marquée par de petits rassemblements et tentatives de marches notamment à Bouira, Jijel, Bechar et Skikda. A Beni Ouartilène dans la wilaya de Sétif, une marche qui a drainé quelques centaines de personnes a été organisée.
Ces marches interviennent au moment où l’escalade des interpellations qui ciblent militants, activistes, responsables politiques a atteint des niveaux « alarmants » de l’avis des observateurs. L’interpellation et la mise sous mandat de dépôt de Fethi Ghrès, chef d’un parti politique agréé, prouve si besoins est, l’entêtement du pouvoir en place à suivre la voie de la gestion répressive de la crise, foulant au pied toutes les lois et conventions.
Ahmed Ouali