Des proches de Taleb Ibrahimi lancent une nouvelle initiative politique : «Report des législatives et conférence du dialogue»

Madjid Makedhi, El Watan, 10 mai 2021

Nouvelle initiative de sortie de crise ! Elle est lancée par un mouvement se présentant comme étant proche de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi. Il s’agit de Ettiar El Watani El Djadid (Nouveau courant national), présidé par Seif El Islam Ben Atia.

Dans son document rendu public hier, ce mouvement étale le contenu de sa démarche de sortie de crise, qui «n’a fait que s’aggraver depuis la présidentielle du 12 décembre 2019». Brossant un tableau sombre de la situation politique générale du pays, le mouvement suggère une série de mesures à prendre «dans l’immédiat pour circonscrire les contours de la crise actuelle». Selon les signataires de cette initiative, il faut d’abord mettre en place des mécanismes politiques qui sont, selon eux, nécessaires pour entamer la mise en œuvre de la solution politique.

Dans ce domaine, ils mettent en avant une série de mesures ayant pour but de restaurer la confiance, dont la libération de tous les détenus politiques sans conditions. Poursuivant, ils soulignent la nécessité d’ouvrir les médias aux différents courants présents sur la scène politique et la levée de toutes formes de harcèlement et des directives sécuritaire et politiques incompatibles avec la liberté des médias.

Les auteurs de cette démarche proposent également l’ouverture des espaces publics à tous les Algériens sans exclusion et l’arrêt de toutes les formes de poursuites judiciaires contre des militants politiques qui se trouvent en Algérie ou à l’étranger. Ils insistent également sur la nécessité de parvenir à un engagement de tous, opposition et pouvoir, pour cesser toutes les formes d’attaques médiatiques mutuelles.

Parmi les mesures citées, il y a aussi le report des législatives anticipées à une date convenue par tous les partis politiques, sans invoquer les articles constitutionnels que le système a l’habitude de violer, et œuvrer à faire de la Constitution un mécanisme pour y faire référence et non un moyen pour rester au pouvoir et perturber les solutions politiques.

Les initiateurs appellent aussi à l’organisation d’une conférence nationale du dialogue global et souverain. Ce dernier, lit-on dans le même document, doit avoir lieu autour de la constitution d’un gouvernement d’union nationale et la révision de toutes les lois régissant les élections, dont l’ANIE, la loi électorale, celle sur les partis et celle sur l’information et la publicité publique.

En parallèle, les initiateurs suggèrent l’abrogation des lois privatives des libertés, la dissolution de la police politique et la fixation de la date de la tenue des élections législatives, tout en spécifiant la mission de la nouvelle APN qui consistera à élaborer une nouvelle Constitution, sans toucher aux dispositions intangibles.

L’autre proposition porte sur la mise en place de la justice transitionnelle pour traiter les questions de la corruption sous toutes ses formes. Après la promulgation de la nouvelle Constitution, les auteurs de ce document proposent la convocation d’une présidentielle anticipée pour un mandat de transition. «Celui-ci devra aboutir à la mise en place d’un Etat de droit et un Etat civil, avec un retrait concerté et en douceur de l’armée de la vie politique», ajoutent les initiateurs.