Lutte contre l’émigration clandestine: 232 Subsahariens reconduits aux frontières
J. Boukraa, Le Quotidien d’Oran, 15 mars 2021
Dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine, les autorités locales viennent de reconduire aux frontières en fin de semaine pas moins de 232 Subsahariens. Selon la protection civile d’Oran, il s’agit de 155 hommes, 14 femmes et 63 enfants. Ces derniers ont été transférés vers le centre de Bir El Djir avant d’être acheminés vers les frontières algériennes et plus exactement vers la wilaya de Tamanrasset, et de là, ils seront rapatriés vers leur pays d’origine. Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour le rapatriement de tous ces ressortissants dans les meilleures conditions humaines et sécuritaires. Cette action a nécessité la coordination entre les services de la wilaya, la protection civile, la Sûreté nationale, la Gendarmerie nationale, le Croissant-Rouge algérien, la direction de l’action sociale, la direction de la santé et les services de la commune… Sept bus ont été réservés pour le transfert des ressortissants au Centre d’accueil de la wilaya de Tamanrasset.
Le rapatriement des ressortissants nigériens fait suite à la demande formulée par le gouvernement nigérien. Elle a été acceptée par son homologue, le gouvernement algérien, en 2014.
L’Algérie avait pris une série de mesures pour le rapatriement des ressortissants nigériens vers leur pays dans les meilleures conditions, jusqu’à ce qu’ils regagnent leur pays. Malgré ces opérations de rapatriement, le nombre d’émigrés subsahariens de différentes nationalités n’a cessé d’accroître ces dernières années à Oran, poussant les citoyens à se poser une multitude de questions. La direction de l’action sociale d’Oran a mobilisé tous les moyens pour déloger ces migrants clandestins des ruelles et quartiers de la ville, mais à chaque fois, ils reviennent. Ils se réinstallent dans les rues d’Oran. Des familles avec enfants sont aperçues quotidiennement au centre-ville, Maraval, Yaghmouracen, Medina Jadida, Les Castors à mendier pour trouver de quoi se nourrir.
L’Algérie n’est pas la destination finale des émigrés clandestins. Elle constitue pour eux un pays de transit vers l’Europe. Mais il arrive que certains se font recruter, de manière informelle, dans des chantiers et autres exploitations agricoles privées. Aussi, le phénomène de Subsahariens clandestins recrutés dans certains chantiers de construction a pris des dimensions démesurées ces derniers mois. Selon un constat visuel, nombre de chefs de chantier n’hésitent pas à solliciter ces migrants dans des travaux de construction, en leur proposant en complément d’un salaire dérisoire dans la majorité des cas, le gîte sur les lieux du travail et parfois même la nourriture.
La main-d’œuvre bon marché proposée par ces migrants clandestins est à l’origine de cette situation. La pauvreté toujours plus importante et les foyers de conflits qui s’allument un peu partout en Afrique de l’Ouest et l’apparition de groupes djihadistes au Mali et au Niger ont accentué la migration transfrontalière vers l’Afrique du Nord, région plus clémente et aux portes de l’Europe. Au vu de la situation avec l’apparition du coronavirus, les autorités algériennes doivent redoubler de vigilance.