Les réserves de change entre 42 et 43 milliards de dollars

La fonte en attendant les réformes

A. Maktour, Le Soir d’Algérie, 3 mars 2021

La loi de finances 2021, qui augure une baisse des réserves de change aux environs de 47 milliards de dollars, s’avère, après seulement un peu plus de deux mois, loin du compte. En effet, sans que cela constitue une réelle surprise pour les initiés, les avoirs algériens en dollars se situent actuellement entre 42 et 43 milliards, selon le premier magistrat du pays.
Alors que beaucoup étaient encore en plein dans l’analyse des données assommantes fournies par la Banque d’Algérie, il y a trois jours, voilà donc qu’un autre chiffre vient ajouter à la morosité ambiante qui n’en finit pas de happer l’économie du pays.
Ainsi, sur la lancée de la fonte ayant pris une allure affolante depuis 2014, les réserves de change du pays, qui avaient fondu de pas loin de 65% entre 2014 et 2019, sont donc estimées entre 42 et 43 milliards de dollars en raison de la chute des rentrées qu’ont générées les hydrocarbures et d’une facture d’importation toujours aussi élevée malgré les mesures de restriction édictées notamment depuis 2019.
En fait, selon Abdelmadjid Tebboune, la facture de l’importation inclut 15 milliards de dollars à mettre sur le «compte» de la surfacturation et 25% dépensés pour des importations «non nécessaires». Les chiffres annoncés, lundi, par le président de la République ne constituent pas le pic de la diminution vertigineuse qui caractérisait jusqu’à il y a près de trois ans les réserves de change du pays, lorsqu’elle avait atteint une diminution de près de 110 milliards de dollars entre 2013 et 2018, mais la fonte de nos réserves de change a toujours de quoi susciter l’inquiétude, au moins la même crainte que celle induite au moment où à la fin de l’année 2018, il était annoncé que nos réserves en devises étaient passées sous la barre des 80 milliards de dollars.
Eu égard au retard pris par les réformes de l’économie nationale, qui fait que celle-ci est «structurellement» incapable de supporter les dépenses dues au budget et pas de taille à générer des rentrées de devises autres que celles qu’assurent les hydrocarbures, les temps sont au rouge qu’affichent tous les principaux indicateurs économiques.
M. Azedine