Essais nucléaires français dans le sud algérien : Un «génocide» au sens du droit international

R. N., El Watan, 14 février 2021

Les résultats des explosions nucléaires menées par l’occupation française dans le Sud algérien durant les années 1960 constituent «un génocide» au sens du droit international humanitaire, a affirmé, hier à Alger, le maître de conférence à l’université de Tipasa, Houcine Fouzari, cité par l’APS.

Animant une conférence intitulée «Les explosions nucléaires au sud de l’Algérie vues de l’angle du droit international humanitaire» à l’Institut national des études stratégiques globales (INESG), dans le cadre de la célébration de l’anniversaire tragique des premiers essais nucléaires effectués par l’occupation française au sud de l’Algérie le 13 février 1960, M. Fouzari a fait savoir que «les résultats de ces essais constituent un génocide au sens du droit international humanitaire».
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Pour le conférencier, ces essais nucléaires, qui se sont poursuivis jusqu’en 1966 et dont le nombre s’élève à 17, constituent également «une violation des traités internationaux et des chartes relatives aux droits de l’homme, entraînant une responsabilité internationale qui doit être assumée par la France», affirmant que «la France est appelée aujourd’hui à présenter une réparation morale et matérielle aux victimes de ces essais».

A l’époque, les autorités françaises «avaient conscience du risque de ces essais et de leurs résultats désastreux sur la santé de l’homme et l’environnement, ce qui l’a amené à effectuer ces essais dans ses colonies en dehors du territoire français», a-t-il dit. Selon le même intervenant, les autorités françaises ont prétendu que «ces essais effectués au sud de l’Algérie étaient propres et exécutés dans des régions inhabitées, utilisant le terme ‘‘essais nucléaires’’ au lieu ‘‘d’explosions nucléaires’’ afin d’induire l’opinion publique en erreur».

Rappelant que les explosions nucléaires au sud de l’Algérie avaient fait plus de 40 000 morts en sus de leurs effets néfastes sur la santé de la population, l’agriculture, l’alimentation et la démographie, M. Fouzari a affirmé, dans ce sens, que les résultats des essais «constituent un réel danger sur la santé des générations futures et mettaient en péril la sécurité environnementale et régionale».