Ils ont en ligne de mire les prochaines législatives : Plusieurs initiatives et partis lancés
Abdelghani Aichoun, El Watan, 08 février 2021
Une initiative (feuille de route) a été lancée, vendredi dernier, par des Algériens établis à l’étranger visant à organiser un «congrès national du hirak populaire».
De nouveaux acteurs de la scène politique nationale sont apparus ces derniers temps. Si certains mouvements, formations ou groupements de personnes tentent de se mettre en orbite en vue des élections législatives et locales anticipées, qui devraient avoir lieu dans les prochains mois, la nouvelle loi électorale ayant déjà été soumise à débat, d’autres, par contre, et qui sont aux antipodes de la feuille de route du pouvoir en place, sont mus par une volonté de se préparer à un éventuel «retour» du hirak, avec l’approche de la date fatidique du 22 février.
Dans ce cadre-là, une initiative (feuille de route) a été lancée, vendredi dernier, par des Algériens établis à l’étranger. Visant à organiser un «congrès national du hirak populaire», elle fait néanmoins polémique, notamment à propos de la «radicalité» de son contenu.
Certains l’ont même attribuée au mouvement islamiste Rachad, alors que l’un des représentants de ce dernier, en l’occurrence Yahia Mekhiouba, a critiqué, dans un débat organisé sur les réseaux sociaux avant-hier soir, plusieurs de ses aspects, à l’image du «refus» exprimé dans le document soumis au dialogue par ses initiateurs, dont les coordinateurs sont Laïd Hadli (France) et Abdellah Aït Attia (Angleterre), «de tout dialogue avec le pouvoir réel».
Des militants sur les réseaux sociaux ont également relevé certains détails contenus dans cette feuille de route, qui s’appuie, selon ses initiateurs, sur une «approche révolutionnaire et non politique» et qui s’articule autour de trois étapes (étape de révolution non violente, étape de transition et étape de construction des institutions de l’Etat moderne et civil), qui sont jugées ambiguës.
On peut citer, à ce titre, la proposition relative à la «constitution d’une commission de la sécurité sous l’égide du comité de direction de la révolution». D’autres ont, par contre, évoqué le fait que la majorité de ces initiatives proposent aux Algériens des feuilles de route «toutes faites», alors qu’il aurait été préférable que celles-ci soient le résultat des débats et des consultations qui en découleront.
Toujours à propos des nouvelles initiatives, le parti non encore agréé Nouveau courant national (NCN), de l’activiste Seif El Islem Benattia, a tenu lui aussi, avant-hier, une conférence en ligne pour parler de la dernière déclaration de sa formation politique. Il considère que «les élections sont un outil parmi d’autres de l’exercice démocratique et non un objectif en soi».
De ce fait, il appelle à des «réformes urgentes et courageuses pour l’intérêt national afin d’aboutir au consensus espéré par tous», et cela après la prise de «mesures d’apaisement politiques». Le NCN estime aussi que le fait que «le pouvoir poursuit sa démarche unilatérale», depuis la démission de l’ancien Président, «creuse davantage le fossé existant déjà entre lui et le peuple».
D’autres nouveaux acteurs de la scène politique, comme c’est le cas pour Al Massar El Jadid, se placent dans l’optique d’une participation aux prochaines élections, locales et législatives, anticipées.
Il faut rappeler que depuis le début du hirak, en février 2019, plusieurs initiatives ont été lancées mais sont restées, globalement, sans suite, même si quelques-unes sont toujours là, comme c’est le cas pour le Pacte pour l’alternative démocratique, qui est un regroupement de plusieurs partis, ou Nida 22, émanant principalement de la société civile.
Si les initiatives se plaçant dans l’optique d’une participation aux élections ne trouvent pas de difficultés à avoir des salles, les autres font généralement face au refus de l’administration.