Hirak : Dalila Touat en grève de la faim
Iddir Nadir, El Watan, 04 février 2021
L’activiste, Dalila Touat, incarcérée à la prison de Aïn Tedles (Mostaganem), a entamé sa deuxième grève de la faim pour dénoncer «les injures, les mauvais traitements, les menaces et intimidations dont elle fait l’objet depuis son incarcération», rapporte Ahmed Mebrek, membre du collectif de défense.
Maîtres Mebrek A., Khemisti F., Aït Rahmane M. , avocats du collectif de défense du hirak d’Oran, ont rendu visite à la détenue Dalila Touat à l’ETS de rééducation de Mostaganem (Aïn Tedles).
«Celle-ci nous a demandé de porter à la connaissance du public qu’elle s’est remise en grève de la faim depuis vendredi, après avoir arrêté sa première grève de la faim à notre demande; qu’elle a décidé de maintenir cette grève pour dénoncer les injures, mauvais traitements et menaces et intimidations dont elle fait l’objet depuis son incarcération et surtout depuis sa condamnation, qu’elle affirme avoir été insultée et menacée de violences de la part du chef de détention, qu’elle a sollicité un rendez-vous avec le directeur de l’établissement qui n’a pas fait droit à sa demande, qu’ elle aurait envoyé un courrier au parquet général et au ministère de la Justice sans savoir si celui-ci a été transmis pour faire état de ce qu’elle endure (…)», rapporte Me Mebrek sur sa page Facebook.
Le collectif de défense compte prendre attache avec le parquet général pour demander son intervention pour que «cessent ces exactions et que ses droits de détenue soient respectés».
Enseignante de physique de 45 ans, Touat a été condamnée, le 18 janvier dernier, à 18 mois de prison ferme assortie d’une amende pour les chefs d’inculpation d’«outrage à corps constitué», «diffamation et publications portant atteinte à l’ordre public». «La détenue a entamé sa première grève de la faim le jour de son incarcération, le 3 janvier. Elle a fait une quinzaine jours de grève. Nous avons essayé de la dissuader. Là, elle a décidé d’entamer sa deuxième grève pour dénoncer les comportements et des pressions à son égard à la prison», signale à El Watan son avocat Me Mebrek.
Les avocats du collectif de défense comptent déposer plainte contre l’établissement pénitentiaire après les accusations de leur cliente. Il est à préciser que le procès en appel dans une première affaire, dans laquelle est poursuivie la détenue, est programmé le 3 mars prochain.