Sa défense dénonce ses conditions d’incarcération : Rachid Nekkaz atteint d’un cancer de la prostate
Iddir Nadir, El Watan, 30 janvier 2021
Le militant politique et homme d’affaires Rachid Nekkaz est atteint d’un début de cancer de la prostate, ont révélé, jeudi, ses avocats.
Il s’agit, selon eux, d’une «hypertrophie prononcée de la prostate» confirmée par des médecins de la prison de Koléa, parmi lesquels «un radiologue expérimenté et un autre interne spécialiste en échographie». «Le père de Rachid Nekkaz, El Hadj Larbi, est mort de la même maladie en 2011», signale sa défense, qui dénonce le transfert de son client dans une région isolée, à Labiodh Sidi Cheikh, où l’hôpital le plus proche se trouve à 125 km.
Pour dénoncer ses conditions d’incarcération, le détenu a confié à ses avocats sa volonté d’entamer une grève de la faim d’un mois, à partir du 19 février prochain. Nekkaz a été transféré en effet, mardi, de la prison de Koléa (Tipasa) à celle de Labiod Sidi Cheikh (El Bayadh). Les avocats du détenu ont dénoncé une décision «illégale», alors que l’instruction du concerné, en détention préventive, est en cours.
Arrêté le 4 décembre 2019, Nekkaz a été poursuivi pour «incitation à porter des armes contre des représentants de l’Etat», «incitation à attroupement non armé» et «publication Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national». Sa dernière demande de liberté provisoire a été rejetée, le 20 janvier, par la chambre d’accusation près la cour d’Alger.
En décembre 2020, les avocats de l’accusé avaient dénoncé une décision jugée «illégale» de sa détention. Réagissant à la déclaration des avocats, le ministère de la Justice a qualifié la prorogation de la détention provisoire du détenu de «parfaitement légale». «L’ordonnance du juge d’instruction frappée d’appel dans le cas d’espèce est une ordonnance de règlement et une telle ordonnance, au sens de l’article 166 du code de procédure pénale, au cas où elle venait à être portée devant la chambre d’accusation, alors que le prévenu faisait l’objet d’une détention provisoire, le mandat de dépôt ou d’arrêt décerné à son encontre par la juridiction d’instruction, continue à produire ses effets jusqu’à ce qu’il ait été statué par la juridiction du renvoi ; par statuer, il y a lieu d’entendre rendre une décision sur le fond», a expliqué le ministère dans un communiqué rendu public le 13 décembre 2020. Le 23 décembre, Nekkaz a dénoncé, via ses avocats, ses conditions d’incarcération à la prison de Koléa.
Le lendemain, il a proposé une «aide financière pour le budget alimentaire» de la prison.