2021, l’année des élections palestiniennes : Un renforcement de la cause palestinienne

Farès Chahine, El Watan, 17 janvier 2021

Plus de 14 ans après, les Palestiniens s’apprêtent à retourner aux urnes pour renouveler leurs représentants au Conseils législatif et national ainsi que pour désigner leur prochain Président, comme moyens de mettre un terme à leurs divisions internes.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a signé et rendu public dans la soirée de vendredi, le décret presidentiel, fixant les dates des élections législatives, présidentielle et celles du Conseil national palestinien qui seront organisés successivement au cours de l’année 2021.

En vertu de ce décret, les élections législatives, dont les représentants sont des habitants des Territoires palestiniens occupés, auront lieu le 22 mai, l’élection présidentielle le 31 juillet et les élections du Conseil national palestinien, le Parlement de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui comprend l’ensemble des membres du Conseil législatif et des représentants des diasporas palestiniennes dans le monde, le 31 août. Les dernières élections législatives datent de 2006 et la présidentielle de 2005. Le processus démocratique en Palestine occupée s’était arrêté en 2007, après le contrôle de la bande de Ghaza par le mouvement Hamas, au prix d’un putsch armé.

C’était l’inauguration de la division palestinienne, puisque l’Autorité palestinienne et le président Mahmoud Abbas qui ont continué de gouverner en Cisjordanie occupée n’avaient, désormais, aucune autorité réelle dans la bande de Ghaza. Une division qui n’a jamais pu être surmontée malgré des dizaines de tentatives de rapprochement entre les mouvements Fatah, dont le chef est le président Mahmoud Abbas, considéré comme la colonne vertebrale, de l’OLP, principale référence de l’Autorité palestinienne née des accords d’Oslo, et le mouvement Hamas, qui, à ce jour, n’a pas encore adhéré à cette organisation, considérée par le monde entier comme le représentant unique et légitime du peuple palestinien.

L’initiative du président Mahmoud Abbas est survenue après des négociations entre les deux mouvements rivaux, au mois de septembre passé en Turquie, et un accord sur la nécessité d’aller aux urnes comme moyen de mettre un terme à leur division qui a fait beaucoup de tort à la cause palestinienne. Au mois de décembre 2020, le chef du bureau politique du mouvement Hamas, Ismail Haniyeh, a adressé une lettre au président Mahmoud Abbas portant sur la fin de la division palestinienne et la tenue d’élections générales dans les Territoires palestiniens, ce qui semble avoir ouvert la voie à la signature du décret présidentiel.

Les élections sont une décision palestinienne indépendante

Lors d’une conférence de presse tenue samedi à Ramallah en Cisjordanie occupée, Hanna Nacer, président de la commission centrale des élections, a totalement nié que ces élections sont le fruit de pressions de forces internationales dont la nouvelle administration américaine présidée par Joe Biden. Il a déclaré également que, à l’image des autres Territoires palestiniens, les élections auront lieu dans la ville sainte d’Al Qods, mais sans préciser la manière, ni si Israël, la force occupante, permettra leur déroulement.

Les mouvements Fatah et Hamas ainsi que l’ensemble des factions palestiniennes ont salué la publication des décrets présidentiels, espérant que les élections contribueront à la réunification des rangs face aux grands défis auxquels fait face la cause palestinienne. Dans un communiqué de presse publié vendredi soir, le mouvement Hamas «s’est félicité des décrets présidentiels qui fixent les dates de la tenue des élections législatives et présidentielle et du Parlement de l’Organisation de libération de la Palestine», affirmant sa volonté de faire de ce droit un succès dans l’intérêt du peuple palestinien, qui a «le droit absolu de choisir ses dirigeants et ses représentants».

Le mouvement Hamas a ajouté qu’il avait œuvré au cours des derniers mois «pour surmonter tous les obstacles afin de parvenir à ce jour». Le mouvement Fatah a également salué cette évolution qui représente «la volonté du peuple palestinien» et «le résultat des dialogues responsables et patriotiques dans lesquels prévalait l’intérêt national sur les positions partisanes».

Ghaza
De notre correspondant Farès Chahine