Poursuites des procès des activistes du Hirak : Benaoum reste en prison et appel à la relaxe des militants de RAJ
Iddir Nadir, El Watan, 12 décembre 2020
Le détenu Abdallah Benaoum restera plus de neuf mois en prison alors qu’il devait retrouver la liberté jeudi dernier, après avoir purgé sa peine d’un an de prison ferme.
«Benaoum reste en détention parce qu’il y avait une autre affaire dans laquelle il a été condamné à 2 ans de prison ferme. Il lui reste donc à purger 9 mois et 17 jours», précise son avocat Mohamed Kerma. Poursuivi en 2018 dans une première affaire pour «outrage au chef de l’Etat (Abdelaziz Bouteflika)», il est remis en liberté provisoire en 2019 après 14 mois de prison.
Saisie pour l’exécution de cette ancienne condamnation à deux ans de prison, la Cour suprême l’a renvoyé devant le procureur de Relizane et le détenu restera en détention donc près de 10 mois supplémentaires, indique le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Placé en détention préventive à la prison de Relizane avant d’être transféré à la prison d’Oran, le détenu était poursuivi dans une deuxième affaire pour «atteinte au moral de l’armée», «atteinte à l’unité nationale» et «incitation à un attroupement non armé».
A l’issue de son procès le 19 novembre dernier, il est acquitté des charges criminelles (atteinte au moral de l’armée) et seuls les faits délictueux ont été retenus.
Précisons que le détenu souffre d’artériosclérose. Après une large mobilisation du collectif de défense des détenus d’opinion et d’ONG internationales, il a fini par être transféré au CHU Mustapha Pacha (Alger).
Plus d’une soixantaine d’activistes du mouvement populaire ont comparu, durant la semaine dernière, devant la justice à travers 12 wilayas.
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A Oran, le parquet a requis, jeudi, l’aggravation de la peine dans le procès en appel des 26 manifestants arrêtés le 5 octobre dernier. Le verdict est attendu pour le 24 décembre. Accusations : «atteinte à la personne du président de la République», «incitation à attroupement non armé» et «troubles de l’ordre public».
Le procès de quelques activistes du hirak, accusés d’entraves à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 à Oran, est renvoyé à l’audience du 31 décembre alors qu’il était initialement programmé pour le 10 décembre au tribunal de la Cité Djamel, Oran.
Accusations : «Attroupement» et «entrave au bon déroulement de l’élection». Le verdict dans le procès en appel de l’activiste Samir Benlarbi a été renvoyé à nouveau au 13 décembre, après le premier renvoi en date du 22 novembre (date initialement annoncée pour le verdict).
Le verdict dans le procès en appel du militant et journaliste Fodil Boumala est attendu pour le 15 décembre.
Le parquet a requis 2 ans de prison ferme assortis de 100 000 DA d’amende à l’encontre de Boumala, lors de son procès en appel, le mercredi 8 décembre, à la cour de Ruisseau (Alger).
Idem pour l’élu FFS Kamel Nemmiche, dont le procès est renvoyé à l’audience du 15 décembre alors qu’il était initialement programmé pour le 8 décembre après le renvoi du 24 et 3 novembre à la cour d’Alger.
Relevons que le procureur près le tribunal de Sidi M’Ahmed (Alger) a interjeté appel de la décision de relaxe des militants de RAJ (Addad Hakim Mohamed, Aissous Massinissa, Bouider Hmimi, Ould Ouali Kamel, Mokrani Djallal). «Nous aurons donc ‘‘droit’’ à un procès en appel.
Qu’à cela ne tienne, je continuerai moi aussi à m’accrocher à mes convictions, valeurs et luttes qui feront qu’un jour ou l’autre de l’Algérie un pays de libertés, de droit et de justice», souligne Hakim Addad, fondateur du RAJ et militant engagé du mouvement populaire, déjà «sous contrôle judiciaire depuis l’arrestation de juin dernier avec les restrictions et obligations que cela implique».