Il comparaîtra en tant qu’accusé les 20 et 27 octobre à Tipasa: Zoukh bientôt face aux juges

Abla Chérif, Le Soir d’Algérie, 7 octobre 2020

Abdelkader Zoukh comparaîtra les 20 et 27 octobre prochains devant le tribunal de Tipasa où il sera auditionné sur différentes affaires liées à la corruption actuellement traitées au niveau de la juridiction de Sidi-M’hamed, a-t-on appris de bonne source. L’ancien wali y comparaîtra pour, entre autres, les chefs d’inculpation de «dilapidation délibérée de deniers publics en vue d’attribuer des indus avantages à un tiers, abus de fonction et violation de la réglementation».
Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Le choix de la juridiction de Tipasa a été arrêté par le premier tribunal compétent, celui de Sidi-M’hamed, qui a décidé de transférer le dossier du concerné à Tipasa pour des raisons de compétence territoriale. Il y a près de deux mois, les instances judiciaires de cette wilaya ont été destinataires de trois ordonnances de renvoi émanant de la Cour suprême où Zoukh avait été écouté à plusieurs reprises par des magistrats instructeurs.
Selon les informations rendues publiques depuis juin 2019, le nom de l’ancien wali d’Alger a été d’abord cité dans l’affaire Condor dans laquelle il avait obtenu une relaxe prononcée par le juge d’instruction qui avait étudié les faits. Au mois de juillet de cette même année, il a fait l’objet de deux nouvelles convocations successives de la Cour suprême dans le cadre des instructions qui se déroulaient dans les dossiers des hommes d’affaires Ali Haddad et Mahieddine Tahkout. Les magistrats ont décidé de l’inculper dans les deux cas mais tout en le laissant bénéficier d’une mise sous contrôle judiciaire dans l’attente des procès à venir.
Le nom de Abdelkader Zoukh est également cité dans une autre affaire, celle de Abdelghani Hamel, où il est cependant cité en qualité de témoin cette fois-ci. Durant le procès, en première instance, de l’ex-responsable de la DGSN, le procureur de la République avait affirmé à l’audience que l’audition de Zoukh ne pouvait se dérouler dans ce tribunal car les faits dans lesquels le concerné est cité s’étaient déroulés dans une circonscription qui ne relève pas de la compétence du tribunal et que le dossier avait été, de ce fait, transféré à Tipasa.
Durant ce procès, l’un des accusés, Hmirat Djelloul, chef du service technique auprès de l’Agence foncière d’Alger, avait déclaré au juge que l’ancien wali d’Alger «lui avait interdit d’engager des mesures judiciaires contre les enfants de Hamel pour non-paiement de redevances et de frais d’aménagement».
Le nom de Abdelkader Zoukh a été également cité par l’ex-directeur de l’OPGI de Hussein-Dey, Mohamed Rehaïmia, poursuivi, entre autres, pour avoir octroyé un logement social à Chafik Hamel.
Face au juge, Rehaïmia avait déclaré : «L’OPGI ne donne pas de logements. Nous avons reçu un ordre du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, pour affecter un logement au fils de Hamel. Nous n’avons fait qu’exécuter cet ordre.»
D’autres témoignages du même genre ont été livrés par des accusés durant le procès de Mahieddine Tahkout. L’ancien P-dg de l’Etusa, Abdelkader Benmiloud, a cité Zoukh dans ses réponses à une question du juge portant sur le rôle joué par les anciens responsables présents dans le choix de la société Tahkout pour le transport estudiantin.
«Je n’ai reçu aucune instruction émanant de ces personnes, avait-il alors déclaré en faisant référence à Ouyahia, les seules instructions sont venues de l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, il m’a demandé d’opter pour les bus de Tahkout.» Abdelkader Benmiloud révèle, ensuite, le montant de la somme allouée pour ce projet : deux milliards de dinars.
Zoukh est également cité en qualité d’inculpé dans le dossier de l’ancien patron de l’ETRHB Ali Haddad. C’est une affaire pour laquelle il comparaîtra devant le tribunal de Tipasa où seront révélées les raisons de son inculpation et les faits qui lui sont reprochés.
A. C.