Des citoyens dénoncent des arrestations arbitraires

Dépôt de plainte contre les services de sécurité à Oran

Liberté, 3 septembre 2020

Un groupe de citoyens, dont quelques noms connus du Hirak oranais, ont porté plainte, hier matin, contre les services de sécurité pour “arrestations arbitraires” survenues vendredi dernier lorsqu’ils ont été interpellés en début d’après-midi, conduits au siège de la sûreté de la wilaya où ils disent avoir été retenus “pendant près de six heures”.

Les plaignants, qui ont déposé plainte auprès du procureur de la République près le tribunal correctionnel de Cité Djamel, ont raconté avoir été arrêtés, individuellement ou en groupe, alors qu’ils vaquaient à leurs affaires, et avoir été interrogés par les policiers avant, pour certains, de se voir infliger une amende pour non-port de la bavette.

“Ils n’ont rien trouvé de mieux à nous reprocher que la bavette. Ce sont des arrestations arbitraires et nous appelons les autorités sécuritaires à cesser ces pratiques”, a dénoncé l’un des plaignants à la sortie du tribunal.

De nombreuses personnes, dont des femmes et des enfants, ont été arrêtées les vendredis 21 et 28 août derniers à la place du 1er-Novembre, réputée pour être le point de départ des marches du Hirak, mais aussi à la place Valéro et dans les artères avoisinantes, par des services de la police sur les dents qui avaient quadrillé tout le centre-ville d’Oran. Après avoir été interrogées, elles ont été relâchées en fin d’après-midi ou en début de soirée.

C’est la deuxième fois que des citoyens portent officiellement plainte devant la justice contre les services de police. Au lendemain de la répression policière qui s’était abattue sur Oran les 12 et 13 décembre 2019, de nombreux citoyens ont saisi la justice et l’Inspection régionale de police de l’Ouest. Dans un communiqué daté du 15 décembre, la DGSN avait diffusé un communiqué dans lequel elle avait assuré “procéder aux vérifications nécessaires de manière à faire toute la lumière sur cette question”.

S. OULD ALI