Accusé de détournement et de corruption: Mustapha Rahiel en détention préventive

Liberté, 27 juin 2020

L’ancien ministre, directeur de cabinet du Premier ministre Abdelmalek Sellal, Mustapha-Karim Rahiel, a été placé, jeudi, en détention préventive par le juge instructeur de la Cour suprême. Officiellement, Mustapha-Karim Rahiel est accusé de “corruption”, de “malversations” et de “mauvaise utilisation de la fonction”.

L’information rendue publique juste après son incarcération ne donne aucun détail sur les affaires dans lesquelles il est impliqué. Connu pour être proche d’Abdelmalek Sellal, alors Premier ministre et plusieurs fois directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, Mustapha-Karim Rahiel, membre du comité central du FLN, a été désigné dans tous les staffs de campagne du Président déchu.

Il avait ainsi assuré ces fonctions durant la campagne de 2004, de 2009, de 2014 et de 2019. Lors des deux dernières campagnes, celle du 4e et du 5e mandat, il était responsable de la finance et de la logistique. Lors de la campagne du 5e mandat avorté, Rahiel avait été désigné, par Sellal, pour diriger la direction de l’organisation de la campagne.

“Le staff de campagne a réuni des centaines de milliards pour la financer”, explique un autre site, précisant que “Rahiel serait accusé dans une affaire de disparition mystérieuse de plusieurs milliards offerts par un homme d’affaires pour les besoins de la campagne”.

Une autre source soupçonne également l’implication de Rahiel dans “le financement occulte” de la campagne électorale, mais pas que, puisque la même source évoque “l’affaire de 50 milliards de centimes qui ont disparu du siège du FLN, alors qu’ils étaient destinés à la campagne de Bouteflika”. Il faut rappeler que Mustapha-Karim Rahiel était un homme de confiance des Bouteflika et de Sellal.

Dans l’entourage immédiat de Sellal, Rahiel est surnommé “la boîte noire” du Premier ministre. Mustapha-Karim Rahiel n’a jamais quitté “les hautes sphères” du pouvoir. Il sera, par ailleurs, désigné dans l’instance dirigeante de l’ex-parti unique après le limogeage d’Ould Abbès.

Il avait intégré le FLN au milieu des années 70 à Oran. Pour les débuts de sa carrière dans l’administration, il a été chef de daïra à Mostaganem, directeur de l’administration locale à Tizi Ouzou, chef de cabinet et secrétaire général dans plusieurs ministères, avant de prendre le poste de directeur de cabinet du Premier ministre.

M. MOULOUDJ