Le journaliste a purgé hier sa peine de huit mois : Sofiane Merakchi quitte la prison

Abdelghani Aichoun, El Watan, 27 mai 2020

Le journaliste Sofiane Merakchi, correspondant de la chaîne de télévision Al Mayadine, a quitté la prison d’El Harrach hier après y avoir passé huit mois.

Arrêté le 26 septembre dernier et placé en détention provisoire trois jours plus tard (29 septembre), dans le sillage de plusieurs interpellations d’hommes politiques, d’activistes et de militants, celui-ci a été jugé le 29 mars dernier par le tribunal de Bir Mourad Raïs.

Il était poursuivi pour «incitation à attroupement non armé» et «utilisation de moyens de télédiffusion directe pour des chaînes étrangères sans licence». Il était question apparemment d’images diffusées sur la chaîne de télévision Al Jazeera.

Ainsi, dans le verdict rendu le 5 avril, Merakchi a été condamné à huit mois de prison ferme. Le procureur avait préalablement requis deux ans de prison ferme et une amende correspondant à cinq fois le montant du matériel saisi.

Le procès en appel de Merakchi est, par contre, programmé pour le 4 juin prochain. Ses avocats avaient, durant sa détention, déposé plusieurs demandes de libération provisoire, en vain.

A noter que des militants, activistes, amis et proches du journaliste s’étaient déplacés, hier, à la prison d’El Harrach pour l’accueillir à sa sortie.

Présent sur place, le militant et ex-détenu Fodil Boumala a déclaré qu’«il est de la responsabilité politique et morale du système de libérer sans tarder tous les détenus d’opinion».

Il faut noter, par ailleurs, que dans l’autre affaire relative au journaliste Khaled Drareni, en détention à la prison d’El Harrach depuis le 29 mars dernier, c’est-à-dire depuis deux mois, l’appel concernant le rejet de sa demande de libération provisoire va être traité aujourd’hui par la cour de Ruisseau.

Cela devait se faire le 20 mai dernier, mais le juge a décidé d’un report pour le 27 (aujourd’hui, ndlr.).

Arrêté une première fois le 7 mars dernier, alors qu’il couvrait une manifestation des étudiants, Drareni avait été placé sous contrôle judiciaire après avoir passé trois jours en garde à vue.

Finalement, la chambre d’accusation du tribunal de Sidi M’hamed a décidé, le 24 mars, de le placer sous mandat de dépôt.

Il a été arrêté une deuxième fois (le 27 mars) et transféré à la prison d’El Harrach, deux jours après, le 29 mars.

Drareni est poursuivi pour «atteinte à l’unité nationale» et «incitation à attroupement non armé». Plusieurs personnalités et organisations nationales ainsi que des ONG internationales ont réclamé sa libération.