Projet de loi amendant le code pénal et celui relatif au discours de la haine

Un vote expéditif à l’Assemblée nationale

Liberté, 23 avril 2020

Deux  projets  de  loi,  l’un  amendant  le  code  pénal  et  l’autre  relatif  à  la prévention  et  à la  lutte contre la discrimination et  le recours à la haine, ont été adoptés,hier,lors d’une plénière restreinte à l’Assemblée populaire nationale.

La décision de recourir à une telle procédure a été prise, à la demande de la commission des  affaires  juridiques, administratives et  des libertés  de  la première Chambre du  Parlement, en  s’appuyant  sur  l’article  36  de la  loi organique du 25 août 2016 fixant l’organisation et  le fonctionnement de l’Assemblée  et  du  Conseil  de  la  nation, ainsi  que  les  relations fonctionnelles entre les deux Chambres du Parlement et le gouvernement.

L’article en question stipule, en effet, que “le vote  avec  débat restreint est décidé par le bureau de l’Assemblée populaire nationale ou le bureau du Conseil de la nation, selon le cas, à la demande du représentant du gouvernement ou la commission compétente ou du délégué des auteurs de la proposition de loi”. Dans ce cas de figure, seul le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, a pris la parole pour présenter les projets de loi en question avant de passer immédiatement au vote des députés.

Jamais  peut-être  dans   l’histoire  de  la  confection des  lois  en  Algérie  la procédure n’a été aussi expéditive, depuis  les  instructions données  par  le président de la République, en Conseil des ministres, pour la préparation des deux projets de loi jusqu’à leur vote à l’APN, en passant par leur adoption en Conseil des ministres.

L’on  demeure, en effet,  stupéfait  devant  ce processus  accéléré,  sans  arriver  à  en  cerner  les  raisons. Surtout  que  pour  beaucoup  d’observateurs,  ces deux projets  de  loi  ne revêtent pas  un  caractère  urgent  pour  justifier  le recours à une telle procédure.

Pourquoi cette précipitation à programmer une séance plénière, alors que les activités du Parlement sont gelées depuis la mi-mars à cause de l’épidémie de Covid-19 ? Selon nos sources, dans cette course contre le temps pour entériner lesdits projets de loi, la plupart des députés n’ont pas été informés à temps de la date de la plénière. Des questions qui vont rester sans réponse, en l’absence d’une explication convaincante de la part des autorités.  
 

Nissa H.