Procès d’ex-détenus et de manifestants du hirak : Le verdict renvoyé à une date ultérieure

Hocine Lamriben, El Watan, 05 avril 2020

Le verdict de plusieurs procès d’ex-détenus et de manifestants du hirak a été renvoyé, avant-hier, à une date ultérieure «suite aux décisions du ministère de la Justice rentrant dans la prévention contre la propagation du Covid-19», a fait savoir Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook. Il s’agit du verdict du procès du moudjahid et ex-détenu Lakhdar Bouregaâ, renvoyé à une autre date non fixée.

Le procureur avait requis un an de prison ferme contre Lakhdar Bouregaâ, en liberté provisoire depuis le 2 janvier. Il est poursuivi pour «atteinte au moral de l’armée».

Le CNLD a évoqué aussi le report à date ultérieure du verdict du procès d’ex-détenus, arrêtés le vendredi 4 novembre 2019 et remis en liberté provisoire le 2 janvier.

Le procès de l’ex-détenu Mohamed Yahiaoui prévu au tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger) a également été repoussé à une autre date. Le verdict du procès des manifestants arrêtés le 29 février et présentés le 1er mars devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) avec citation directe, prévu pour avant-hier, a été renvoyé au 7 mai prochain.

Dans une autre affaire, le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a requis, avant-hier, trois ans de prison ferme à l’encontre du militant Ibrahim Daouadji, selon le CNLD.

Le verdict dans l’affaire d’Ibrahim Daouadji est programmé pour le 9 avril. L’activiste est poursuivi pour «incitation à attroupement non armé», «atteinte au moral des troupes» et «publications sur Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national».

A Biskra, le procureur général a fait appel contre la décision de la cour qui a rendu son verdict dans le procès en appel de Mohamed Amine Benalia, relaxé après une condamnation en première instance de 18 mois de prison ferme, a noté le comité.

Toujours dans la même wilaya, l’activiste Fahd Nouari, placé mercredi soir en garde à vue après avoir répondu à la convocation de la police judiciaire de Biskra, a été placé sous mandat de dépôt par le juge du tribunal de Sidi Obkba. «Il est accusé d’outrage à corps constitué, outrage à la personne du président de la République, publications sur Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national», a précisé le CNLD.

Son procès est programmé pour demain. Quelque 44 personnes sont actuellement détenues pour des faits liés au hirak, dont 25 à Alger, selon le CNLD. La directrice d’Amnesty International Algérie, Hassina Oussedik, a exhorté, mercredi dernier, les autorités à «libérer les prisonniers d’opinion et d’autres prisonniers exposés au risque de propagation du coronavirus».