Son père adresse une lettre au président Tebboune : Le journaliste Drareni transféré à la prison de Koléa

Iddir Nadir, El Watan, 01 avril 2020

Le journaliste Khaled Drareni a été transféré lundi de la prison d’El Harrach à celle de Koléa. «J’ai pu voir Khaled hier (lundi, ndlr).

On a dû attendre longtemps en raison des problèmes liés à la notification de la décision prise par la chambre d’accusation de la cour d’Alger. Quand je suis revenu aujourd’hui (hier), on m’a dit qu’il n’est pas à la prison. On a dû voir le greffe qui nous a indiqué qu’il a été transféré à Koléa sans nous donner les raisons.

On n’a pas pu voir le directeur de la prison d’El Harrach, qui était absent. Je me suis alors déplacé à Koléa où j’ai pu le voir», signale Me Nassima Rezazgui, membre du collectif de défense, contactée par El Watan. L’administration pénitentiaire n’a pas annoncé ni expliqué les raisons du transfert du journaliste. «Khaled s’est lui-même interrogé sur les raisons de son transfert.

Il m’a posé des questions. De notre côté, nous allons voir demain (aujourd’hui) le juge d’instruction pour essayer d’avoir des explications», signale l’avocate. Placé seul dans une cellule, le gérant du site Casbah Tribune et correspondant de l’ONG Reporters sans frontières (RSF) «a été très bien traité», précise l’avocate.

«Il tient bon, il a le moral. Il m’a dit qu’il a été très bien traité. Le directeur de la prison lui-même est allé le voir pour lui demander s’il avait besoin de quoi que ce soit. Khaled lui a demandé des livres», signale Me Rezazgui. Pour des raisons liées à la crise sanitaire due au coronavirus, ses parents, qui se sont rendus hier à la maison d’arrêt de Koléa, n’ont pas pu entrer en contact avec leur fils.

Dans une lettre adressée au président de la République, le père du détenu demande à M. Tebboune d’user de ses prérogatives constitutionnelles de premier magistrat pour mettre fin à l’abus de pouvoir dont est victime son fils. «Khaled a toujours fait son travail de journaliste en professionnel.

Et en patriote. Ni le journalisme ni le patriotisme ne sont des délits ou des crimes au regard des lois du pays», lit-on dans la lettre signée de son père, Sidi-Ahmed Drareni.

Arrêté le 7 mars, alors qu’il filmait une manifestation à Alger-Centre, Khaled Drareni a d’abord été placé sous contrôle judiciaire après avoir été placé en garde à vue au commissariat Cavaignac, en compagnie des activistes Samir Benlarbi, Slimane Hamitouche et Toufik Hassani.

La police a arrêté le journaliste à son domicile, pour le présenter devant le tribunal de Sidi M’hamed afin d’exécuter la décision de la chambre d’accusation en date du 24 mars, annulant le contrôle judiciaire. Il est accusé d’«atteinte à l’unité nationale» et «incitation à attroupement non armé»…