Dépistage du coronavirus : Les hôpitaux dans l’attente des moyens

Djamila Kourta, El Watan, 01 avril 2020

Le matériel compte, entre autres, différentes sortes de gants, des masques de protection FFP2, des tenues de protection pour agents biologiques ainsi que des blouses, des surblouses et des surchaussures à usage unique.

L’Institut Pasteur d’Algérie exhorte les laboratoires hospitaliers disposant de moyens spécifiés dans l’annonce à effectuer les tests de diagnostic du Covid-19 et de préciser que les résultats doivent être obligatoirement validés par un microbiologiste. Une liste des réactifs, consommables et matériels d’hygiène et de sécurité nécessaires à la réalisation du diagnostic a été élaborée.

La liste des matériels exigés par l’IPA pour le dépistage du coronavirus compte les réactifs – à savoir le kit de détection de NCov-19 et le kit d’extraction AR – des équipements dont des centrifugeuses, des micropipettes et autres congélateurs ainsi qu’un bloc chauffant et une hotte à flux laminaire.

Comme, il exige divers microtubes, des pointes filtres et une microplaque comme exigence parmi les consommables nécessaires aux opérations de dépistage du Covid-19. Enfin, un matériel d’hygiène et de sécurité est également inclus dans les conditions posées par l’IPA. Ce matériel compte, entre autres, différentes sortes de gants, des masques de protection FFP2, des tenues de protection pour agents biologiques, ainsi que des blouses, des surblouses et des sur-chaussures à usage unique.

L’Institut Pasteur d’Algérie assure que ses équipes sont disposées à accompagner ces laboratoires pour le démarrage de l’activité en apportant tous les conseils ou orientations nécessaires, lit-on dans l’annonce diffusée sur son site. La page Facebook de l’IPA est à la disposition de tous ceux qui sont intéressés pour «formuler vos questions auxquelles nous répondrons au fur et à mesure», est-il mentionné.

Interrogé à ce propos, sachant que les laboratoires hospitaliers sont dépourvus des moyens spécifiques, le microbiologiste d’un centre hospitalier d’Alger affirme que «rares sont les structures qui peuvent assurer ces test, même s’ils disposent des appareils nécessaires».

La technique PCR pour le Covid-19 exige des conditions particulières de protection et de sécurité, notamment pour le personnel de laboratoire. «Les laboratoires, tels qu’ils sont conçus actuellement, ne répondent pas aux exigences de l’Institut Pasteur d’Algérie, notamment pour ce qui est des normes de sécurité qui doivent être les mêmes que celles d’un laboratoire P3 de l’IPA ou P2.

En plus, nous ne disposons pas de tout le matériel exigé et il est trop tard pour mettre en place les conditions de sécurité et réaménager les espaces», nous confie ce médecin microbiologiste, qui préconise de passer à une autre étape que le dépistage pour poser le diagnostic du Covid-19, à savoir le scanner thoracique, comme l’ont fait les Chinois.

Les laboratoires privés quant à eux ne semblent pas concernés alors qu’ils effectuent le dépistage de l’hépatite C et du VIH. «Certains laboratoires privés peuvent effectivement assurer le dépistage du Covid-19 car ils ont l’équipement pour la PCR, mais les réactifs et les moyens de protection doivent être mis à leur disposition», soutient le Dr Assia Zerouala, médecin biologiste responsable d’un laboratoire privé.

En attendant l’équipement de ces laboratoires, l’Institut Pasteur a du pain sur la planche, à moins que l’on abandonne le dépistage au profit d’autre technique de diagnostic.