Ankara veut créer une zone de libre-échange avec l’Algérie, s’engage à faciliter l’octroi des visas

Fayçal Métaoui, RadioM, 27 janvier 2020

Abdelazziz Djerad, Premier ministre, a annoncé que plusieurs accords discutés entre les partenaires algériens et turcs ont atteint le niveau de maturité qui permet leur mise en application. « La prochaine réunion à Alger, durant cette année, de la commission mixte de coopération économie, scientifique et technique sera l’occasion de concrétiser notre action commune », a-t-il déclaré, dimanche 26 janvier au soir, à la clôture du Forum d’affaire algéro-turc, en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan, en visite de travail et d’amitié en Algérie. La commission mixte algéro-turque de coopération économique ne s’est pas réunie depuis 2002. Abdelaziz Djerad a rappelé la signature entre les deux pays des accords sur la protection mutuelle des investissements et des consommateurs, sur le contrôle de la qualité des produits et des services, sur l’emploi et sur l’assurance sociale. « A cela s’ajoute, le mémorandum d’entente sur la recherche scientifique et technologique », a-t-il précisé plaidant pour l’augmentation du volume des investissements dans les deux pays. L’investissement et le partenariat économique sont, selon lui, des bases solides pour renforcer la coopération entre l’Algérie et la Turquie. Le Premier ministre a évoqué les secteurs « prioritaires » que son gouvernement entend développer en souhaitant qu’ils suscitent l’intérêt des hommes d’affaires et des industriels turcs. Il a cité les industries légères, les nouvelles technologies, les Start ups, l’agriculture, l’hydraulique et le tourisme. Il a salué la disposition du président Recep Tayyip Erdogan et des sociétés turques à investir en Algérie et « à contribuer au développement économique global auquel nous aspirons tous ». Abdelaziz Djerad a parlé de l’ouverture « d’un grand atelier » algéro-turque consacré « à la mise en place d’un nouvel encadrement des relations commerciales » entre les deux pays. .

« Nous ne considérons pas l’Algérie comme un marché pour écouler nos produits »

Le président turc Recep Tayypi Erdogan a précisé que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays dépasse les 4 milliards de dollars. « C’est un volume respectable, mais insuffisant. Nous voulons arriver avec le président Tebboune à 5 milliards de dollars d’échanges. Nous avons discuté de la possibilité de créer une zone de libre-échange. Cette opération sera accélérée avec la prise de mesures. A ce propos, nous devons ouvrir rapidement les négociations sur ce sujet. La facilitation de la mobilité des personnes entre les deux pays et l’augmentation du nombre de visas accordés permettront aussi de hisser le niveau de coopération bilatérale», a déclaré le chef d’Etat. « Contrairement aux autres pays, nous ne considérons pas l’Algérie comme un marché pour écouler nos produits mais nous aspirons aussi à la réalisation d’important investissements. Les investissements des entreprises turques en Algérie dépassent les 3,5 milliards de dollars. Ils ont permis la création de 30.000 emplois. L’Algérie occupe la troisième place en terme de présence des entreprises turques de par le monde », a-t-il assuré. Plus de 800 entreprises turques activent en Algérie. La suppression de la règle d’investissement 49/51 va, selon les observateurs, attirer davantage de sociétés turques vers l’Algérie. L’Algérie a signé un nouveau contrat pour fournir sur cinq ans du GNL à la Turquie. L’Algérie détient 38 % du marché turc en matière de GNL. L’été 2020, le complexe de transformation du propane en polypropylène que réalise Sonatrach en Turquie, dans la région de Cayhan, avec la société turque Rönesans Holding, sera opérationnel. La capacité de production de ce complexe est de 450.000 tonnes de polypropylène par an. Le coût d’investissement est de 1,2 milliards de dollars.